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Les règles de l’éco-conception d’un site web

L’idée de développer des sites davantage respectueux de l’environnement fait son chemin. Que l’on parle d’éco-conception ou de frugalité numérique, le but est le même : réduire leur impact écologique et environnemental. Hébergement vert, technologie et design épurés, action sur les requêtes… Voici quelques pistes pour développer des sites écolos !

Publié le 28 avril 2021 par Guirec Gombert

Concevoir un site web selon les règles de l'éco-conception

Ce n’est pas parce qu’on ne le voit pas que cela n’existe pas. Sachant qu’en moyenne un site web génère 4,61 grammes de CO2 par page, et qu’il en existe 1,78 milliards dans le monde, la pollution générée par Internet saute aux yeux.

> Retrouvez l’interview de Manu Taraud sur les enjeux de l’éco-conception : « À l’avenir on ne créera plus de sites inutiles »

Pour limiter la casse, et à rebours des sites actuels, l’éco-conception prône le développement d’interfaces peu énergivores. Cela passe, en premier lieu, par le choix de l’hébergeur.

Héberger son site sur des serveurs “verts”

Au moment d’héberger votre site Internet, vous pouvez respecter les règles de l’éco-conception en choisissant un hébergeur utilisant une énergie verte et renouvelable pour faire tourner ses serveurs, qu’elle soit solaire, géothermique ou éolienne.

Pour réduire la facture énergétique certains hébergeurs peuvent aussi placer les serveurs dans l’eau, les refroidissant sans climatisation.

Vous pouvez aussi opter pour des serveurs dont la chaleur servira à chauffer des immeubles d’habitation ou des piscines, comme celle de la Butte-aux-Cailles, à Paris.

La piscine de la Butte aux Cailles sera chauffée par la chaleur produite d'un data center

Parmi les hébergeurs écolos connus, vous pouvez choisir entre Infomaniak, Hostpapa, Ikoula, AlwaysData, PlanetHoster, Inmotion Hosting, SiteGround, GreenGeeks.

Limiter la masse noire de son site

La masse quoi ? La masse noire correspond à l’ensemble des URL crawlables sur un site. Des pages qui n’ont le plus souvent pas besoin d’être indexées.

Une mauvaise pratique pour l’environnement – elle fait « chauffer » les serveurs – et qui, en plus, dégrade les performances SEO d’un site. En effet, les moteurs de recherche passent du temps à analyser ces URL inutiles plutôt que de se concentrer sur celles vraiment importantes du site.

C’est pourquoi il est important de bien penser à la conception de son interface avant sa mise en ligne. 

Pour savoir si votre site contient de la masse noire, vous pouvez utiliser l’outil Google Search Console. Si les URL de votre site apparaissent comme « Valides », cela signifie qu’elles sont bien indexées et que votre site ne contient pas de pages mortes ou inutiles. Dans le cas contraire, il faudra passer du temps à supprimer celles qui ne servent à rien.

Test-pollution-site-LunaWeb

Miser sur un design sobre

En économie, on parlerait de décroissance. En développement web, on préfère parler de sobriété numérique. Mais l’idée est la même : limiter les ressources utilisées pour réduire son empreinte carbone.

Ainsi, lors de la conception d’un site, il est préférable d’adopter un graphisme peu énergivore. En d’autres termes, de supprimer les photos et vidéos et de traquer tout ce qui est superflu.

« Il faut réfléchir à la pertinence de tous les éléments d’un site et se demander si, par exemple, il est vraiment utile d’ajouter un moteur de recherche », explique Manu Taraud, développeur front-end de l’Agence.

Rassurez-vous, il est tout à fait possible de réaliser un site éco-conçu sans sacrifier au design. « Simplement les contraintes ne sont pas les mêmes ». C’est d’ailleurs valable dans les langages web utilisés pour votre site, il est alors préférable d’éviter au maximum les balises “divs” et “classes” pour minimiser le code source.

Pour connaître le bilan carbone de votre site, vous pouvez utiliser les outils Website Carbon Calculator et EcoIndex.

S’inspirer de l’existant

Si vous voulez développer, ou faire développer, un site en éco-conception mais que vous ne savez pas à quoi cela peut ressembler, le mieux est encore de s’inspirer d’exemples concrets.

Parmi les sites les plus emblématiques de l’éco-conception, citons solarlowtechmagazine. Hébergé sur un serveur alimenté par énergie solaire, il arrive que le site ne soit pas accessible, en raison d’un manque de… luminosité. Dans la forme aussi, l’interface respecte à fond les règles de l’éco-conception, privilégiant des visuels très légers.

« Pour réduire la consommation d’énergie, nous avons opté pour un retour aux sources de la conception Web, en utilisant un site statique plutôt qu’un système de gestion de contenu basé sur une base de données », justifient les fondateurs.

Solar-lowtech-magazine

Autre exemple : le site Le grand débat de la transition énergétique a été réalisé par nos soins pour Nantes Métropole. Le parti pris était osé : le site a été supprimé des serveurs une fois le débat terminé.

Malgré son arrêt de mort programmé, les équipes de l’Agence avaient su respecter les règles de l’éco-conception web et leur cœur de métier : l’expérience utilisateur, notamment en termes de design.

On peut également citer le site Kaïros, fondé par le navigateur Roland Jourdain. Pour respecter son engagement basse consommation, le site est auto-hébergé sur du matériel d’occasion, un Raspberry Pi3, ses pages ne génèrent, en moyenne, que 1,51g de CO2, « en incluant la fabrication et l’usage des équipements », et la consommation mensuelle du site équivaut à 1 douche, détaillent ses créateurs.

Faire appel à une équipe de spécialistes

Convaincu de l’intérêt de l’éco-conception web ? Nos équipes sont là pour répondre à toutes vos questions et vous aider à concevoir un site respectueux de l’environnement.

Vous pouvez également creuser le sujet en regardant notre webinaire dédié à l’éco-conception

Rédigé par

Guirec Gombert
UX Writer (ne travaille plus chez LunaWeb)