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SLD #29 · Christophe Clouzeau, Green UX et écoconception

SLD #29 · Christophe Clouzeau, Green UX et écoconception

Poursuivant notre exploration d’une meilleure écoconception de nos projets web, nous avons le plaisir de recevoir Christophe Clouzeau ! De la qualité web au Green UX, Christophe a pu mettre ses expertises au service de la création du Référentiel Général d’Écoconception de Services Numériques (RGESN). Damien et Érika en parlent avec lui dans ce podcast.

Publié le 29 novembre 2023

Bonjour à tous et à toutes et bienvenu·e·s dans ce nouvel épisode de Salut les Designers !

Nous recevons Christophe Clouzeau, expert Green UX et écoconception chez Temesis. Un poste qui l’a amené ces dernières années à notamment co-concevoir le RGESN, le référentiel général d’écoconception de services numériques qui intégrera bientôt la loi REEN visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique.

Damien et Érika reviennent avec lui sur la longévité de son parcours, son travail de formateur en écoconception et sa vision sur l’avenir du Green UX.

Bonne écoute à tous et à toutes !

La transcription

Damien : Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Salut les Designers , le podcast de l’Agence LunaWeb. Ici Damien et je suis accompagné aujourd’hui par Érika, salut Érika !

Érika : Salut Damien !

Damien : Aujourd’hui, nous avons la chance de recevoir Christophe Clouseau, expert Green UX et co-auteur, entre autres, du RGESN, le référentiel général d’écoconception des services numériques.

Bonjour Christophe, merci d’être avec nous aujourd’hui. Comment ça va ?

Christophe : Bonjour Damien, bonjour Érika. Ça va super bien, j’espère que vous aussi.

Érika : Super merci. Avant de commencer, Christophe, est-ce que tu voudrais bien te présenter rapidement et nous expliquer en quelques mots ton parcours ?

Christophe : Avec plaisir. Christophe Clouseau, je fais du web depuis de très nombreuses années, à peu près depuis 95-96. C’était le tout début d’internet. Et à ces années- là, on apprenait sur le tas en faisant des choses et en voyant que ce n’était pas forcément bon. Donc beaucoup d’auto-apprentissage, des tentatives de montage de sociétés, de sites Internet, de portails, etc, qui étaient à l’époque des start-up, qui sont devenus des start-down, mais c’est comme ça qu’on apprenait avec les copains.

Je fais du web depuis de très nombreuses années, à peu près depuis 95-96. C’était le tout début d’internet.

Jusqu’à être responsable d’une agence plutôt UX, stratégie de communication. Moi, je suis plutôt de ce côté- là de la force. Je suis moins sur la partie technique, plutôt sur la partie graphique et design. On est dans les années 2005 jusqu’à à peu près 2018, où j’ai pris un grand virage. Et pourquoi ce virage ? Parce que je me suis mis à m’interroger, à peu près dans les années 2009-2010, sur l’impact du numérique.

Pas forcément l’impact social immédiatement, mais plutôt l’impact environnemental. Puisqu’à l’époque, je travaillais dans un grand groupe de communication. Il y avait différents pôles, la partie édition, la partie vidéo, la partie presse. Et puis moi, j’étais la partie plutôt numérique, digital.

Et nos clients à l’époque nous disaient « On a une politique de développement durable, on fait attention à notre impact, à l’environnement, à la planète. Donc on va arrêter toute communication papier. On arrête le papier parce que ça détruit les arbres. On veut tout numériser. Donc, aidez-nous à numériser notre rapport d’activité annuel », par exemple. Ça, c’était très intéressant.

Je me suis mis à m’interroger, à peu près dans les années 2009-2010, sur l’impact du numérique. Pas forcément l’impact social immédiatement, mais plutôt l’impact environnemental.

Effectivement, c’était une révolution à l’époque et très rapidement, quasiment deux ou trois ans après, les mêmes clients revenaient, mais cette fois- ci avec le discours « Nous allons faire les deux versions à la fois édition imprimée et numérique. » Là, je pense que ça a été pour moi… L’argument planétaire, environnemental est tombé à l’eau pour le coup. C’est là où moi, j’ai commencé à m’interroger. On avait déjà des données sur la partie print, édition, très peu sur la partie numérique. À l’époque, il y avait greenit.fr de Frédéric Bordage qui était le plus avancé et quasiment le seul sur le terrain, avec un regard très technique. Moi, j’ai plutôt le regard grand public. En tout cas, c’est comme ça que je me posais les questions, c’est quel est mon impact à moi avant même d’avoir un impact professionnel ?

J’ai j’ai plongé dedans comme ça, en me rapprochant de Green IT, en travaillant avec Frédéric et en allant plutôt sur des conférences et une partie blogging. À l’époque, l’idée était de centraliser des informations sur que coûte, d’un point de vue environnemental, une requête de recherche sur Google. L’envoi d’un mail, ce n’est pas magique, on vous explique comment ça passe à travers les tuyaux, les satellites jusqu’à votre poste et le destinataire. On expliquait tout ça, on vulgarisait ça à travers un blog, dans l’idée de centraliser des données et de sensibiliser le grand public.

À l’époque, il y avait greenit.fr de Frédéric Bordage qui était le quasiment le seul sur le terrain, avec un regard très technique. Je suis arrivé avec un regard plus grand public.

Là, on est plutôt dans les années 2010 et pour terminer le parcours, pour ne pas trop m’étendre sur le sujet, depuis, j’ai complètement lâché cette partie en agence digitale. J’ai plutôt rejoint la partie conseil chez Temesis, qui est connue sur la partie accessibilité, mais qui maintenant a aussi un pôle écoconception que je représente et un pôle sur les données personnelles, donc le RGPD. L’idée est d’accompagner nos clients à la fois sur la formation, le conseil et l’audit sur tous ces sujets- là, accessibilité, écoconception et RGPD. Voilà, j’ai fait le tour !

Damien : C’est un grand tour effectivement, qui témoigne de la grande longévité que tu peux avoir dans le métier du web ! C’est ça qui nous intéresse dans le web et surtout dans le web de qualité. Parce qu’au final, quand on parle d’accessibilité, d’éco conception, on touche à ça.

Justement, si on avait envie de te recevoir aujourd’hui, c’est précisément pour parler d’écoconception, entre autres. On parlera d’autres sujets tout à l’heure.

Je sais que de ton côté, tu parles plus de Green UX. Est-ce que tu veux bien nous expliquer ce que tu entends derrière ce terme très précisément ?

Christophe : Oui. Comme je l’ai expliqué, dans mon agence, j’étais plutôt sur la partie UX. Et sur cette partie-là, je faisais forcément des sites Internet pour nos clients, mais à côté, je faisais cette partie de blogging sur l’impact environnemental. Mais c’était vraiment deux choses bicéphales séparées. Je n’avais pas encore réussi à faire l’association des deux jusqu’à cette révélation, on va dire, plus tôt dans les années 2018-2019, où là, je me suis rendu compte de l’impact de la conception de nos interfaces.

Dès la conception, partant d’une feuille blanche ou de la refonte d’un site, d’une application, d’un logiciel ou autre, je me suis rendu compte de cet impact-là, c’est-à-dire qu’on était à l’époque très orienté sur les outils de mesure. Effectivement, c’est important de comprendre quel est l’impact d’un service numérique. Mais je n’avais pas encore moi cette réflexion plus en amont, alors que j’étais pourtant dans le métier.

Quand j’ai commencé à prendre conscience de l’impact environnemental des services numériques, j’ai eu besoin de distinguer mes réfléxions de la partie UX pure, centrée utilisateur. Donc je l’ai appelé Green UX, “centrée planète”.

J’ai commencé à en prendre conscience et pour le distinguer de la partie UX pure, qui est donc user-centric, « centré utilisateur », je l’ai appelé plutôt Green UX, c’est- à- dire qu’on réfléchit toujours sur l’impact auprès de nos utilisateurs, leurs besoins, leurs attentes, la manière dont ils vont l’utiliser, leur contexte d’usage.

Ça, c’est super important, mais aussi à l’impact environnemental, donc cette partie Green UX. On fait à la fois les deux, user-centric et planet-centric. Et là, ça a été, une fois que j’ai réussi à mettre un mot dessus, on va dire, maintenant, je me suis auto-ouvert la porte.

Damien : C’est intéressant parce qu’ en gros, ça permet aussi de souligner le fait que l’un ne doit pas être fait au détriment de l’autre.

Ce n’est pas parce qu’on fait de l’éco-design ou de l’écoconception qu’on doit oublier cette fameuse conception centrée utilisateur qui, pourtant, nous occupe bien l’esprit depuis des années. Donc, l’un va avec l’autre, effectivement.

Christophe : Tout à fait. C’est-à-dire que si on prévoit un service très sobre, qui a très peu d’impact, il en aura toujours, mais qui a très peu d’impact, qui n’est jamais utilisé ou qui n’est pas utilisé comme il se doit, ça ne sert à rien.

Si on prévoit de concevoir un service très sobre, avec très peu d’impact, mais qui n’est jamais ou mal utilisé, ça ne sert à rien.

Donc, il faut toujours réfléchir aux utilisateurs finaux, tout en restant sur cet impact environnemental. Et à l’inverse, on a aussi la réflexion inverse chez Temesis, c’est-à-dire qu’on a beau faire de l’écoconception pour limiter les impacts environnementaux, on ne s’interdit rien.

S’il faut apporter de la vidéo, s’il faut apporter des images plein écran gourmandes pour X ou Y raisons, par rapport même à un business model de la société, mais surtout par rapport aux vrais besoins des utilisateurs, bien entendu, on ne va pas l’interdire pour des raisons d’écoconception, on sera toujours ajusté sur le besoin utilisateur.

Érika : Comme tu le disais tout à l’heure, aujourd’hui, tu es expert Green UX chez Temesis. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que tu y fais et quelles y sont tes missions ?

Christophe : Ma mission principale, c’est de répondre essentiellement aux besoins de nos clients qui viennent nous voir généralement en disant « J’ai envie de faire de l’écoconception, j’ai envie de réduire l’impact de nos services numériques, mais concrètement, je suis complètement perdu ».

Et ça, je crois que c’est presque 99,9% des approches qu’on entend de notre côté. Il y a plein de référentiels, il y a plein de guides, il y a plein d’outils. Je ne sais pas par où commencer. Puis moi, j’ai plein de sites Internet. Généralement, il n’y en a pas qu’un, il y en a plutôt une centaine de par la typologie de nos clients. Donc, par où on commence ? Et tout mon job là-dessus, c’est d’aligner une partie sensibilisation, en passant par la formation, puis une sensibilisation métier pour aller plutôt sur la partie UX ou sur la partie Dev, parce que mon binôme est plutôt technique, c’est Julien Wilhelm, et moi je suis plutôt sur la partie UX.

Ma mission chez Temesis, c’est de sensibiliser au Green UX, en passant par la formation, la une sensibilisation métier puis aller sur la partie UX pure ou sur la partie Dev grâce à mon binôme Julien Wilhelm.

Après, on se répartit comme ça et on travaille main dans la main avec les clients pour partir sur des projets concrets, des petits au début, puisqu’il faut y aller « step by step ».

Je rappelle effectivement que l’écoconception, c’est une démarche d’amélioration continue, donc on ne peut pas tout faire immédiatement du jour au lendemain ou d’une semaine sur l’autre. On y va petit à petit et on emmène les équipes comme ça sur des projets qu’on crée.

Si on a la chance de pouvoir mesurer en avant, on mesure en avant l’impact. On se donne des KPI en disant « La page est beaucoup trop lourde, on va essayer de viser 50% de moins », par exemple. C’est ce qui devient un KPI pour tout le monde. Le marketing, la finance, le dev, le design. Tout le monde a ce même KPI, on va dire.

Au sein de ces missions, on se donne des KPI avec nos clients en disant « La page est beaucoup trop lourde, on va essayer de viser 50% de moins », par exemple. Et ça devient un KPI pour tout le monde, le marketing, la finance, le dev, le design.

On donne aussi des KPI liés au RGESN et je pense qu’on va pouvoir en reparler. Et à la fin, on travaille main dans la main. Même si ce n’est pas parfait, on refait une mesure. Et si on n’obtient que 60 %, si on n’obtient que 40 %, ce n’est pas grave, mais au moins, il y a une équipe référente qui a travaillé, qui va pouvoir faire une conférence en interne, sur l’ordre du déjeuner peut-être, et puis dire « On en discute un petit peu plus à la machine à café ou on va plus loin, etc » et on améliore comme ça les équipes en termes de compétences en interne.

Damien : C’est vrai que le binôme que tu formes avec Julien a l’air assez intéressant et se complète bien.

Tu as parlé un petit peu du RGESN, jusqu’ici, on a dit beaucoup de choses sur toi, mais on a brossé qu’une partie de ce que tu fais parce qu’en parallèle, tu interviens à plusieurs titres auprès d’autres organismes.

Tu es notamment membre du comité scientifique de l’INR, c’est l‘Institut numérique responsable. Ça t’a amené à être bêta testeur du GR 491 le guide de référence de conception responsable.

Et surtout, si on est un peu plus franco-français, ça t’a amené à être co-auteur du RGESN, le référentiel général d’écoconception des services numériques. Je le replace une fois pour que tout le monde intègre.

Est-ce que tu veux bien nous parler de cette mission qui, déjà, semble conséquente et sûrement intéressante surtout, et qui aujourd’hui propose aux concepteurs de projets numériques d’avoir un référentiel qui est un peu le pendant du RGAA pour l’accessibilité. Tu veux nous raconter un petit peu ?

Christophe : Avec grand plaisir. Mais pour resituer le contexte, effectivement, le GR 491, c’est une démarche de plus de 100 collaborateurs bénévoles au sein de l’INR qui réfléchissaient à un référentiel, mais qui a un regard très sur les trois piliers du développement durable, à savoir social, environnemental et on peut parler de profit, donc les trois P, People, Planet, Profit ou Prosperity au sein de l’INR.

C’est un méta référentiel de plus de 500 critères. Quand on a commencé à le bêta tester, on s’est rendu compte que les professionnels du numérique avaient besoin de choses très pratico-pratiques dans l’immédiat et orientés métiers. Ça, ça a été la deuxième marche du GR 491, c’est-à-dire une commande de l’État. Pour les citer, c’est la DINUM qui copilotait l’ensemble de ce programme. La DINUM, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est l’équivalent d’une DSI pour tous les ministères.

Temesis avait déjà travaillé sur le RG2A version 0 et la DINUM s’est grandement inspiré de cette expérience pour imaginer un référentiel uniquement orienté environnement. On y a donc travaillé avec l’ADEME et l’INR à partir de 2021. 

Et qui nous a passé commande parce que Temesis avait déjà travaillé sur le RG2A version 0, le RG2A sur la partie référentiel général d’accessibilité depuis des années, depuis la version 0 puisqu’on en est à la 4.1. Et ils se sont dit « Effectivement, on va partir de cette expérience- là pour partir cette fois- ci sur un référentiel juste orienté environnement.» Donc on retire le social et l’économique.

En revanche, le volet environnement était très important avec des critères pratico-pratiques destinés aux professionnels du numérique, mais pas que, orientés vraiment sur une démarche de numérique. C’est-à-dire que ça peut servir aux commanditaires comme aux équipes opérationnelles. Là, on est en mai 2021, on a travaillé dessus avec l’ADEME, avec l’INR essentiellement et la DINUM pour réaliser une première version Bêta qui est soumis à consultation publique en septembre 2021.

Et pendant une année, puisqu’il a été sorti finalement en novembre 2022, il y a eu un retour de consultation publique sur des critères de stratégie, d’UX, de contenu, de front, de back, d’hébergement, puisque forcément, on ne peut pas être au fait de toutes ces thématiques-là. Et l’idée était d’avoir cette consultation publique par des acteurs spécialisés dans ces métiers pour venir enrichir et surtout réécrire les critères qui soient les plus compréhensibles que possible.

Ce travail, avec l’ADEME, l’INR et la DINUM a abouti à la réalisation d’une première version Bêta qui a été soumise à consultation publique en septembre 2021.

On a sorti 79 critères en novembre 2022 qui ont été utilisés actuellement en version 1 officielle. Aujourd’hui, on est en train de basculer dans une deuxième étape de ce référentiel puisqu’on arrive avec une autre consultation publique.

Cette fois-ci, réalisée par l’ARCEP. C’est l’ARCEP qui reprend la main dessus, qui est un organisme qui a plus d’autorité de régulation. A-R-cep, c’est bien les deux premières lettres, pour pouvoir appliquer le RGESN au sein de la loi REEN, R-E-E-N, Réduction de l’empreinte environnementale du numérique dès 2024.

Donc là, on monte d’un cran, c’est plus simplement un référentiel qui aide les professionnels, c’est un référentiel qui s’enrichit, prend une maturité et s’inscrit dans la loi.

Dans un futur proche, le RGESN ne sera plus simplement un référentiel qui aide les professionnels mais un référentiel qui s’enrichit et s’inscrit dans la loi REEN.

Et cette fois-ci, pour dans le petit détail, on va basculer de 79 critères à 91 aujourd’hui, puisqu’il y a un volet sur l’intelligence artificielle qui vient comme dixième thématique.

Damien : Cette consultation publique, elle a lieu bientôt, quand l’épisode sera publié elle sera déjà passée depuis quelques semaines. Tu peux nous expliquer un petit peu comment ça va se dérouler ?

Christophe : Oui, tout à fait. La consultation publique a été lancée officiellement le 9 octobre. Elle s’arrêtera le 9 novembre, puis ils ont prévu un mois, on va dire de retours dessus pour aller au plus vite et le lancer en 2024. Ça, c’est la version consultation publique lancée par l’ARCEP, de son côté, avec des retours aussi de professionnels qui ont été triés sur les volets, donc professionnels juste du numérique responsable et de l’écoconception. Cette fois-ci, c’est un atelier fermé entre professionnels d’une cinquantaine de personnes qui se déroulera le 30 octobre dans les locaux de l’ARCEP.

Pour améliorer cette v1 du RGESN, nous avons fait une consultation terrain auprès des professionnels, au bout d’un an d’utilisation. Comment cela a amélioré leur performance, leur manière de travailler dans le processus métier.

Mais en parallèle de ça, la consultation publique concerne tout le monde. Et ce que nous, on a réalisé de notre côté, c’est une consultation terrain qui n’était pas du tout demandée par l’ARCEP, mais on ne savait pas qu’il y avait ces deux calendriers qui avançaient en parallèle.

Donc, on a fait une consultation terrain auprès des professionnels qui utilisent le RGESN pour avoir leur avis, au bout d’un an d’utilisation sur les critères, comment ça améliore éventuellement leur performance, leur manière de travailler dans le processus métier, comment éventuellement ça positionne leur discours commercial, quels sont les points forts, les points points faibles puisque bien entendu, ça ne reste qu’un référentiel en version 1, donc il ne peut être qu’améliorable. Et puis, on sait que les technologies avancent assez vite. Donc, il y a eu tout ça en parallèle.

Et dans les retours, on va dire dans les retours positifs du RGESN, c’est qu’effectivement, c’est une version légitime, c’est un référentiel d’État, c’est transverse, c’est-à-dire que ça prend tous les métiers que j’ai cités tout à l’heure. Les critères sont assez clairs, c’est assez facile à prendre en main puisqu’il y en a moins de 100. Il y avait la vue globale d’un service numérique classé par métier. Ça, c’était plutôt dans les points forts.

C’est motivant de voir que ce référentiel, qui était plus perçu au départ comme un nouveau “guide” prend finalement une vraie place d’État légitime, de référentiel général qui va jouer un rôle important.

Dans les points faibles, il y avait le fait que certains critères sont perçus de manière un petit peu floue dans l’écriture ou parfois redondant comme des doublons, ce qui n’est pas le but d’un critère. Il y avait des problèmes de compréhension sur l’écriture des critères. Il y avait des envies aussi de modération, de seuils, de niveau de priorité ou de criticité puisque un critère sur, par exemple, l’utilisation de police a, dans la version 1 en tout cas, la même valeur que le choix d’un hébergement ou la surcharge média. Donc, il y avait l’envie d’être guidé et accompagné dessus sur on va dire, le poids, la pondération des critères entre eux.

Damien : Effectivement, c’est des retours qu’on peut entendre parfois. Après, je trouve que pour une première version, on l’utilise déjà sur nos projets, c’est quand même vraiment très bien. Et il n’y a pas de doute que dans les prochaines versions, on devrait encore passer un cap. Donc c’est assez chouette.

Au sujet de la consultation, je pense que là, vous avez quand même un sacré sourcing entre l’étude terrain et les ateliers que vous allez faire. On devrait avoir des retours intéressants, on a hâte de voir ça. Ça risque de prendre du temps, on le sait bien, mais en tout cas, c’est un sacré projet, bravo pour ça.

Christophe : C’est sûr que c’est plutôt motivant de voir surtout que ce fameux référentiel qui était perçu au départ comme un nouveau guide, référentiel, etc, prend finalement une vraie place d’État légitime, de référentiel général et qui va jouer un rôle important, je vous le dis, dans les prochains mois et prochaines années, puisqu’il sera inscrit dans la loi.

Érika : Super. Tu nous parlais tout à l’heure des réponses plutôt positives et négatives. Est-ce que tu as des pistes d’évolution claires ?

Christophe : On en a quelques-unes. Déjà à travers la nouvelle version à 91 critères proposée par le groupe par l’ARCEP et sur laquelle aujourd’hui, on réfléchit en atelier et on challenge en consultation publique. L’idée, c’est d’aller effectivement sur ce niveau de priorisation des critères pour donner plus d’importance à des critères, parce qu’effectivement, ils ont plus d’impact environnementaux que d’autres. Ça, c’était intéressant.

Pour accompagner aussi les équipes, il y a un tableau qui va accompagner la nouvelle version du RGESN pour permettre aux professionnels d’appliquer ce suivi, ce taux de diagnostic, voire le diagnostic audit à la fin auprès des équipes. Ça, ça se met en place actuellement.

Ce qui était pressenti par la consultation terrain et qui va arriver avec la nouvelle version c’est cette idée de label, de certification. Ce sont des choses qui se mettent clairement en place.

Ce qui était plutôt pressenti par le terrain était déjà en place et arrive bien entendu avec la nouvelle version Il y avait aussi cette idée de « On fait un référentiel et après, qu’est- ce qu’il advient ? Est-ce qu’il est vraiment normatif ? Est- ce qu’on peut obtenir un label, une certification ? » Ça, c’est des choses qui se mettent en place. Est-ce que ce sera courant 2024 ou juste après ? Je n’en sais rien à ce stade-là, parce qu’il faut quand même un organisme législateur, un organisme de contrôle, de vérification.

Est-ce que ce sera le rôle de l’ARCEP ? Potentiellement oui, vu comment les choses évoluent, mais là-dessus, on n’a pas encore la boule de cristal qui nous donne toutes ces informations-là.

Et après, dans les idées d’accompagnement aussi, c’était avoir des kits d’audit pour permettre de documenter ou de sourcer les équipes métiers en fonction des critères et des besoins qui sont plus liés peut-être à que de l’UX ou que du DEV ou que de l’hébergement. Ça, c’est les demandes qui viennent du terrain et c’est des choses qui sont déjà perçues et plus ou moins appliquées de manière intrinsèque dans la nouvelle version.

Damien : Merci Christophe. Quand on parle de Green UX, on parle forcément, pour la plupart des gens, de choses un petit peu nouvelles, de nouvelles cordes qu’on doit avoir à nos arcs en tant que concepteur web.

Ça veut dire qu’il va falloir former les gens, et il se trouve que toi, tu es formateur sur ce sujet du Green UX et tu abordes des concepts de numérique responsable, des co-conceptions auprès d’étudiants, mais aussi de professionnels du numérique.

Quelle est ta sensation sur la perception de ces concepts et comment ça peut être intégré dans le domaine de la formation ?

Christophe : Ce qui est marrant, c’est qu’on fait chez Temesis en tout cas un vrai parallèle entre l’arrivée de l’accessibilité perçue par les designers ou le métier, et même le marché, et maintenant l’écoconception.

C’est-à-dire que les premiers retours sont « C’est contraignant, c’est compliqué, ça va coûter cher, ça me bloque dans ma créativité. », bref plutôt vus comme des contraintes, alors que maintenant, l’accessibilité, au bout de 15-20 ans, est plutôt rentrée dans des choses un petit peu plus dites « naturelles » ou « classiques », même dans les parcours de formation dans les écoles de design.

Aujourd’hui, on a un contexte qui “joue pour nous”. Le contexte du réchauffement climatique, de l’appauvrissement des ressources naturelles dans le monde, à un effet d’accélération sur le sujet de l’écoconception qu’il n’y avait pas sur l’accessibilité.

Ça, ça joue plutôt pour nous, ce qui fait que les gens arrivent avec un véritable intérêt. Ils arrivent perdus, mais très intéressés pour avancer sur le sujet. Et nous, on leur répète toujours, en formation, qu’ils ont un vrai rôle. C’est-à-dire que si dès le départ, dans la conception, ils prévoient des interfaces lourdes, chargées en termes de ressources média, après, il y aura des répercussions sur l’ensemble des métiers, c’est-à-dire en UI, ce sera pareil, en dev front, ça sera pareil, en dev back, ce sera pareil.

Côté hébergement, il faudra aussi apporter plus de serveurs pour pouvoir décharger toutes ces interfaces lourdes sur les terminaux en face, consultées par les utilisateurs qui eux- mêmes vont consommer beaucoup de data. Donc, si dès le départ, c’est conçu comme quelque chose de lourd, ce sera lourd sur l’ensemble de la chaîne, jusqu’aux utilisateurs. Donc, il y a un rôle super important. La mesure est très importante, mais on leur dit « Il n’y a pas que les outils de mesure, parce qu’on ira mesurer des choses lourdes, mais à vous de prévoir que les choses soient légères tout en restant en phase avec le besoin de l’utilisation.

La phrase que l’on aime bien dire en formation, c’est simplement « Est-ce que l’on ne peut pas faire autrement ?»

Notre phrase qu’on aime bien en formation, c’est de dire « Est-ce qu’on ne peut pas faire autrement ? » On regarde l’interface, on regarde des fonctionnalités, parce que la personne dit « Si, mais là, il me faut un carousel avec un défilement de vidéo à tout prix en autoplay, par exemple, plein écran. » Est-ce qu’on ne peut pas faire autrement ? Peut-être que la réponse est « on ne peut pas faire autrement. » ou peut-être que « oui, on pourrait, mais en décalant d’un certain nombre de millisecondes pour pas que les vidéos se lancent en autoplay, etc.

Et en expliquant pourquoi il y a ces échanges de requêtes entre l’équipement et l’hébergement et qu’en fait, le concepteur a une vraie responsabilité dessus. Et pas d’ailleurs que sur l’environnement, il a une responsabilité sociale aussi, parce qu’on dévie très vite sur l’accessibilité, l’éthique, l’inclusion, des sujets un peu parallèles comme ça, qui sont pour nous des engrenages. Et l’éco conception fait partie de ces engrenages.

Damien : Je suis d’accord, effectivement, l’écoconception, ça revient quand même avant tout à questionner l’intérêt de tout ce qu’on va pouvoir faire. Est-ce que ça a une raison d’être avant de prendre de la place sur des serveurs si je grossis un peu le trait.

Quand on parle de Green UX, d’écoconception, on a quand même un peu l’impression qu’on revient souvent à des principes de qualité web. À quel point on peut puiser dedans ou à quel point c’est différent de ces principes qu’on nous inculque depuis longtemps maintenant ?

Christophe : C’est vrai qu’il y a une grosse partie de qualité web. Et si on prend juste le mot Green UX, finalement, il y a des choses que l’on dit à faire côté UX. Et c’est finalement faire déjà bien son métier UX. Analyser un parcours utilisateur, voir pourquoi les gens atterrissent sur des pain points, pourquoi ils ne comprennent pas l’interface, qu’ils génèrent comme ça des interfaces suivantes, back, ils reviennent, ils cherchent, ils perdent du temps, ils s’énervent, ils changent, ils retournent sur Google, ils vont sur un autre service. Tout ça, c’est déjà une responsabilité UX, y compris sur l’interface d’accueil, finalement au sein des parcours de navigation.

Les concepteurs ont une vraie responsabilité. Et pas que sur l’environnement, il a une responsabilité sociale aussi, parce que l’on dévie très vite sur l’accessibilité, l’éthique, l’inclusion. Et l’écoconception fait partie de ces engrenages.

Pareil, sur des fonctionnalités, on a envie de charger en mettant « Bienvenue sur notre page d’accueil. Est-ce que vous voulez pas vous inscrire à la newsletter ? Est-ce que vous voulez pas nous suivre sur Twitter ? – X maintenant – Est-ce que vous voulez pas non plus regarder nos photos Instagram ? On vous en donne déjà une vingtaine pour que vous puissiez voir, etc.»

Il y a une vraie responsabilité dessus, qui est une certaine forme de qualité. Nous, souvent, quand on fait nos formations, on fait référence forcément à tous les guides guide et référentiels qui existent. Je ne vais pas être exhaustif, mais les 115 bonnes pratiques chez Green IT, le guide d’écoconception des Designers Éthiques, il y a le guide d’écoconception de la normalisation Afnor. Mais on parle aussi du guide Open Quality Standard qui est clairement sur la qualité et qui reprend les thématiques accessibilité, SEO, performance et aussi environnementale.

C’est une bonne base, déjà, plongée dans tout ça, c’est une bonne base qui, comme tu le dis, aboutit finalement sur de la qualité, souvent du bon sens et de la qualité.

Damien : La personne qui va bien faire du Green UX, c’est une personne qui va bien connaître la qualité web et qui va interroger tout ce qu’elle va faire. En gros, elle a déjà fait la moitié du chemin ?

Christophe : Tout à fait. Et après, pour petite parenthèse, on a souvent aussi le retour, finalement, faire du Green UX ou de l’écoconception, c’est faire de la performance. Moi, je fais déjà de la performance depuis des années. On leur donne souvent le contre-exemple suivant qui est de dire « La performance, oui, on va dire que c’est le temps d’affichage de l’interface sur le terminal, mais si cette interface est très lourde et si en face, il faut multiplier les serveurs côté hébergement, c’est peut- être de la performance, mais ce n’est pas de l’écoconception. »

C’est vrai que l’écoconception, c’est pour une grosse partie de la qualité web.

Et là, pour le coup, les gens qui sont experts en performance comprennent la démarche et très vite basculent sur cette idée de sobriété à la fois dans les usages, mais sobriété de conception.

Damien : Le Green UX est potentiellement de la performance, par contre, la performance web n’est pas forcément du green UX.

Christophe : Mais ça reste complémentaire, comme des engrenages.

Damien : Tout à fait. C’est intéressant comme point de vue, on en parle assez rarement comme ça.

Érika : Tu es formateur sur le sujet du Green UX et il me semble que tu as souvent l’occasion de partager justement tes expériences lors de conférences ou d’ateliers, récemment à Paris Web, par exemple.

Est-ce que tu peux nous expliquer ou nous donner des exemples de sujets que tu as abordé récemment ?

Christophe : À Paris Web récemment, j’ai justement fait ce retour d’expérience, notre enquête terrain, on va dire sur le RGESN, le REX du RGESN, qui a été présenté à Paris Web et que je vous ai un petit peu résumé dans les grandes lignes.

Sinon, j’interviens sur différents sujets, toujours autour de l’écoconception, parfois de numérique responsable, qui est juste un petit cran au-dessus. Mais typiquement, avec Luna Web, je suis intervenu aussi au FLUPA UX Days, là, en juin, sur une table ronde au sujet de l’écoconception, de manière très généraliste. Donc, voilà un petit peu tous les sujets.

J’interviens parfois pour donner une initiation sous forme d’une demi-heure ou d’une heure. Pour plonger directement dans des ateliers Figma, mettre les gens rapidmenent dans la peau de l’écoconcepteur pour challenger leur approche. Ça peut leur donner envie d’aller plus.

Et après, j’interviens parfois pour donner une initiation sous forme d’une demi-heure ou une heure, ça dépend le temps qu’on nous autorise. Mais pour plonger directement, par exemple, dans des ateliers Figma et dire… Même si la personne ne connaît pas Figma, on a parfois des publics qui sont très techniques, qui sont issus de la cybersécurité, de l’architecture réseau, donc des gens qui ne connaissent absolument pas Figma.

Mais on les met dans la peau de l’écoconcepteur, on va dire, avec des projets fictifs et on les fait améliorer. L’idée n’est pas d’aller challenger le design, le côté esthétique du résultat, mais bien l’approche, la réflexion intelligente pour aller challenger toutes ces fonctionnalités et une cohérence sur la page. Ça, ça peut donner envie. Et après, les gens, effectivement, ont envie d’aller plus loin ou le passent au métier pour aller là-dessus.

Damien : Merci pour tout ce qu’on a pu échanger jusqu’ici.

On se dirige doucement vers la fin de cet épisode. On aime bien poser une petite question de projection avant de terminer.

Je serais curieux de savoir comment tu envisages l’avenir de l’écoconception ou du numérique responsable à travers les tendances que tu peux voir émerger ?

Christophe : À très court terme, je pense que de toute façon, il va y avoir une loi de plus en plus restrictive, à la fois pour les marchés publics comme pour les marchés privés. Et ça, pas qu’en France, même si la France était plutôt moteur, mais même d’un point de vue européen et maintenant d’un point de vue international, puisque le W3C s’est emparé du sujet et a publié son guideline en septembre.

À très court terme, je pense qu’il va y avoir une loi de plus en plus restrictive, à la fois pour les marchés publics comme pour les marchés privés. Et pas qu’en France, mais d’un point de vue européen voir international.

Donc, je pense qu’il va y avoir vite des répercussions auprès de nos métiers du numérique et sur une piste un peu plus long terme, là, le pari serait peut- être de dire que le mot « écoconception » n’existe plus et qu’en fait, on fasse des sites avec des interfaces totalement accessibles, écoconçues, plutôt éthiques. On verra. On peut imaginer qu’on aille dans cet esprit-là, même si forcément, l’intelligence artificielle, les voitures autonomes, les écrans de plus en plus grands, 16K, 32K et les casques virtuels viennent challenger un peu ce terrain-là. Mais on peut imaginer qu’effectivement, il y ait plutôt ça de manière naturelle.

Et si ce n’est pas naturel, là, on pourrait rejoindre un discours plutôt de Jean-Marc Jancovici, qui serait de dire « Ça sera par la contrainte et ça sera les ressources physiques et énergétiques qui nous contraindront à faire ça. »

Damien : Oui, ce n’est même pas forcément légal. C’est effectivement la limite de ressource.

C’est assez amusant parce que quand on regarde nos feeds de micro- blogging en ce moment, que ce soit X/Twitter, Blue Sky, etc, il y a deux sujets qui se confrontent et c’est quand même vraiment assez impressionnant, en tout cas quand on suit des gens du web, c’est ce double sujet Green UX et le post d’après, c’est L’IA. Et là, on se dit « Mais en fait, il y a complètement deux vitesses. »

Christophe : Carrément. Mais même les gens de l’IA, par contre, réfléchissent à avoir des impacts moins importants sur leur propre algorithme, parce que c’est dans leur propre intérêt, puisque de toute manière, derrière, les puissances de calcul qu’ils sont obligés de dévoiler, pour réaliser peut-être que 80% de la première version de l’IA sont extrêmement énergivores.

L’IA, les voitures autonomes, les écrans de plus en plus grands, les casques virtuels viennent challenger le terrain de l’écoconception. Mais même eux vont devoir mieux écoconcevoir pour réduire leur coûts astronomiques.

Et derrière, il y a un chèque à faire tous les mois. Et généralement, quand on réfléchit à ChatGPT, c’est des centaines de millions de dollars. Sur l’année.

Damien : Oui, et ça, je pense que la plupart des gens ne s’en rendent pas compte, effectivement.

Et bien merci Christophe.

Érika : Merci beaucoup, Christophe, pour le temps que tu nous as accordé. On est vraiment très heureux de t’avoir eu avec nous aujourd’hui pour parler de ton expérience et de ta vision du Green UX.

Christophe : Je vous en prie.

Érika : Et on se dit à bientôt !

Christophe : Avec grand plaisir. Et puis je passe un coucou à toutes les personnes qui nous ont écoutés !

Damien : Merci Christophe, salut.

Christophe : Salut !

Damien : Il ne nous reste plus qu’à vous remercier d’être toujours plus nombreux à suivre notre podcast et nous espérons que cet épisode avec Christophe Clouzeau vous aura plu.

On se retrouve le mois prochain pour un épisode de Capsule Design, notre format court dédié au partage d’une expertise d’un membre de l’agence.

En attendant, n’hésitez pas à écouter ou réécouter les précédents épisodes et à vous abonner à la newsletter du podcast pour retrouver l’ensemble des ressources de nos épisodes, les tips et conseils de nos invités. Tout ça, ça se passe sur le site saluledesigners.lunaweb.fr.

On vous invite aussi chaleureusement à commenter cet épisode et les autres sur Apple Podcasts et Spotify et leur mettre cinq étoiles s’ils vous ont plu. Ça aide vraiment le podcast à être diffusé au plus grand nombre.

Sur ce, on vous souhaite une bonne journée et à bientôt pour de nouveaux épisodes de Salut les Designers.