Capsule Design #09 : L’écumoire, une méthode pour écoconcevoir

Pour cette dernière Capsule Design de l’année, Justine et Damien reviennent sur la création de l’Écumoire, une méthode pour mieux écoconcevoir vos projets !

De sa genèse à son application pratique en passant par son déroulé, (re)découvrez une méthode qui se fera très certainement une place dans vos projets en 2024 !

Bonne écoute et très belles fêtes de fin d’année à tous et à toutes !

La transcription de l’épisode

Justine : Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode “Capsule Design” de “Salut les Designers”, le podcast de l’Agence LunaWeb ! 

Dans ce format court, nous partons à la découverte de différentes thématiques du design UX en compagnie d’un membre de l’Agence.

Pour ce huitième épisode de notre série, j’ai le plaisir de recevoir mon collègue Damien Legendre, qui est Lead UX et UI Designer et avec qui nous allons parler de son travail de création d’un atelier UX et écoconception : La méthode de l’Écumoire.

Salut Damien, comment ça va ?

Damien : Salut Justine ! Et bien ça va très bien, merci.

Justine : Avant de nous lancer dans le vif du sujet, peux-tu te présenter et nous expliquer ce que tu fais à l’Agence LunaWeb en quelques mots ?

Damien : Je suis Lead designer et j’anime une super équipe de 5 designers sincèrement chouette et surtout très complémentaires du point de vue des compétences et des approches du design.

À titre personnel, je suis très sensible à la conception centrée utilisateur, l’accessibilité et l’écoconception, mais ça vous l’aurez deviné.

Justine : On est ensemble pour parler de la méthode de l’Écumoire. Il y a un peu plus d’un an, tu animais le tout premier atelier de cette méthode sur un projet avec des clients et des utilisateurs.

Tu veux bien nous expliquer en quoi consiste cette méthode ?

Damien : Cette méthode prend la forme d’un atelier de design thinking qui a pour but de venir transposer les objectifs de conception avec les besoins réels des utilisateurs. En synthèse, on va être amené à faire un tri au cœur du très large spectre des fonctionnalités envisageables pour le projet web.

La méthode de l’Écumoire prend la forme d’un atelier de design thinking qui a pour but de venir transposer les objectifs de conception avec les besoins réels des utilisateurs.

L’objectif : établir un périmètre réduit et plus essentiel en cohérence avec l’unité fonctionnelle du service. L’unité fonctionnelle pour celles et ceux qui ne sont pas familiers du terme, c’est la fonction principale que doit remplir le service, comme par exemple réserver un billet de train, déclarer ses impôts, apprendre une nouvelle langue…

Le tri avec la Méthode de l’Écumoire se fera grâce à trois sources principales :

• la connaissance des objectifs des porteurs de projets,
• la connaissance des utilisateurs, leurs attentes et leurs besoins
• et une lumière technique quant au poids des fonctionnalités du périmètre.

L’objectif de la méthode est d’établir un périmètre réduit et plus essentiel, en cohérence avec l’unité fonctionnelle du service.

J’aime bien souligner cet aspect d’ailleurs, parce que c’est très peu fréquent, nous devrons forcément intégrer plusieurs développeurs qui guideront cet aspect de l’impact hypothétique de certains choix de fonctionnalités.

L’atelier se déroule en plusieurs étapes. On va commencer par diverger en creusant avec les usagers d’un côté et les concepteurs de l’autres toutes les idées de fonctionnalités à prévoir sur le projet selon leurs profils.

Une fois les fonctionnalités listées les deux groupes vont alors passer à une phase de convergence en plaçant sur le support d’atelier, les différentes pistes de fonctionnalités selon leur degré d’utilité et de réponse à leur besoin pour les utilisateurs ou selon leur capacité à répondre à leur unité fonctionnelle et objectifs pour l’équipe de conception.

Pour plus de détails, je vous invite à télécharger le support et sa notice que nous pourrons vous partager en lien.

La méthode de l’Écumoire est un atelier qui est assez simple à appliquer et à comprendre. C’est ce qui fait pour moi la réussite de ce genre de méthodes, une prise en main facilitée. 

Un peu comme un jeu de société. C’est souvent les plus simples que l’on sort le plus souvent, parce qu’il ne faut pas rentrer dans une règle trop complexe.

Il nécessite environ 2 heures d’atelier et forcément un panel d’utilisateurs et l’équipe de conception. Je rappelle une nouvelle fois qu’il est important d’embarquer au moins un profil technique côté concepteur si ce n’est plusieurs.

Justine : Concrètement, quel impact l’emploi de cette méthode a eu sur le projet avec Rennes Métropole ? 

Damien : Ce projet me tient particulièrement à cœur, notamment parce que ça a été la toute première mise en application concrète sur un projet de cette méthodologie.

Sur ce projet, nous avons imaginé un guide de marque pour la nouvelle identité de Rennes Métropole, disponible en ligne. En somme, une plateforme sur laquelle retrouver tous les éléments de charte graphique de la métropole pour les agents, comme les partenaires. Et ils sont nombreux. Comme l’objectif de cette plateforme était d’être partiellement conforme au RGAA (accessibilité) et écoconçu, il fallait trouver le moyen de proposer une interface simple et efficace, n’embarquant que ce qui est essentiel.

Sur le projet du guide de marque pour la nouvelle identité de Rennes Métropole, il a fallu faire des choix et la méthode de l’Écumoire a permis de comprendre un certain nombre de choses à ce sujet. Ça a été précieux. 

La base de l’écoconception, selon moi, réside dans la constitution d’un périmètre raisonné. Tous les mauvais choix de conception auront un impact par la suite à toutes les étapes du projet jusqu’à sa mise en ligne. C’est une phase cruciale.

Dans le cas de Rennes Métropole, il faut comprendre qu’il y a énormément d’éléments d’identité visuelle et leur déclinaison à intégrer potentiellement. Il a fallu choisir d’intégrer ou non le logo de la ville, de la métropole, de la charte graphique des travaux à Rennes, de Transat en ville, et je vous en passe énormément.

Pour chacune de ces identités, il y a des déclinaisons allant de la palette de couleur associées au papier à lettre en passant par la signalétique. Là aussi il a fallu faire des choix et la Méthode de l’Écumoire a permis de comprendre un certain nombre de choses à ce sujet. Ça a été précieux. Je remercie encore Estelle Soleillant qui nous a permis de tester cet atelier sur ce projet pour la première fois sur son projet.

Justine : Pourquoi avoir eu cette envie de créer de toute pièce une méthodologie comme celle-ci ?

Damien : Et bien comme souvent lorsque nous avons imaginé des méthodologies à l’agence, c’est tout simplement parce que rien d’existant nous permettait de faire notre étude comme nous le voulions.

Il nous fallait un moyen de comparer les besoins et les objectifs tout en ayant ce fameux regard technique, crucial pour mesurer l’impact des fonctionnalités lors du choix. C’est pour cela que nous avons fini par créer une méthode de toute pièce.

Ici il nous fallait un moyen de comparer les besoins et les objectifs donc tout en ayant ce fameux regard technique, crucial pour mesurer l’impact des fonctionnalités lors du choix.

Justine : C’est la première fois que tu formalises à ce point une méthodologie originale. Tu l’as rendu accessible largement au téléchargement avec le Creative Commons. Tu peux nous expliquer cette démarche ?

Damien : En effet c’est une première. Par le passé, j’ai pu soit adapter, soit créer des méthodes d’ateliers pour répondre à des problématiques précises. J’imagine que si je ne suis pas allé aussi loin par le passé côté formalisation que, c’est parce que ça ne me semblait pas forcément le moment.

Pour moi, écoconception rime avec commun, la diffusion en Creative Commons s’est rapidement imposée et j’espère que beaucoup d’autres partageront gracieusement leurs outils.

Je méconnaissais également le système de Creative Commons que j’ai découvert à l’occasion côté contributeur. J’en profite pour dire que c’est assez étonnant de simplicité, je m’attendais à un parcours complexe. Il suffit de définir quelques permissions ou limites de partage et le tour est joué. On parle en fait surtout d’un cadre d’usage déclaré.

Pour moi, l’écoconception rime avec commun et j’espère que beaucoup d’autres partageront gracieusement leurs outils. Finalement, l’objectif c’est de faire globalement un web plus raisonné et surtout pas de faire son petit truc dans son coin en gardant ses recettes secrètement pour soi.

Justine : Avant de finir, il me semble que tu vas prochainement animer un atelier de découverte de cette méthode. Comment faire pour y participer ?

Damien : C’est exact ! Avec Alizée Rault, nous avons eu la chance de nous voir proposer d’animer cet atelier à la Journée de l’Écoconception de nos camarades des Designers Éthiques.

L’évènement se déroule le 1er février à Paris et propose un programme de conférences et d’ateliers vraiment génial. On aurait envie de tout faire.

Nous proposerons des ateliers pour faire découvrir la méthode en 2024, à Rennes et à Paris.

Justine : Notre épisode touche à sa fin. Encore merci Damien pour ce partage de cette méthodologie qui se montre rudement efficace. Ça donne envie de partager à notre tour nos expérimentations, pour un commun qui va de pair avec la démarche d’écoconception.

Damien : Merci Justine. J’espère que cette méthode sera utile à celles et ceux qui ont besoin de visualiser plus clairement le périmètre éco conçu de leur projet numérique. Si vous avez des questions n’hésitez d’ailleurs pas à m’écrire via les coordonnées présentent dans la notice, comme d’autres l’ont déjà fait. À bientôt Justine !

Justine : À bientôt Damien ! Si ce sujet lié à l’écoconception vous a plus, vous pourrez écouter ou réécouter nos précédents épisodes abordant ce sujet.

En attendant le prochain épisode, n’hésitez pas à vous abonner 

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Vous pourrez tout retrouver sur le site salutlesdesigners.lunaweb.fr 

À très bientôt !