Web À Québec 2024, ce qu'on en retient

En mai 2024, Yohan, designer UX/UI, et Justine, UX Researcher, se sont envolés pour le Canada pour assister à l’événement Web À Québec mais aussi pour y donner une conférence. Une chance unique qui méritait un petit retour d’expérience.

Publié le 22 janvier 2025 par Yohan Texier

Défendre l’accessibilité web outre-Atlantique

« Pourquoi concevoir les sites sous le prisme de l’accessibilité ? », c’était le nom de la conférence donnée par Justine et Yohan à Web À Québec. Un temps fort dans l’année 2024 qu’ils ne risquent pas d’oublier.

En effet, c’est une grande fierté pour l’Agence de prendre la parole à l’occasion de cet événement international dédié au numérique.

Nos deux talentueux orateurs sont revenus sur les blocages causés aux personnes en situation de handicap par le manque d’accessibilité des interfaces web. Ils se sont notamment appuyés sur l’étude que nous avons produite en interne auprès de 19 personnes aveugles ou malvoyantes.
Au-delà du constat, ils ont aussi partagé des solutions concrètes au travers de bonnes pratiques que nous appliquons nous-mêmes dans les projets au quotidien.

Que ce soit Justine au cours de ses tests utilisateurs, ou Yohan en phase de design, tous deux sont en permanence confrontés aux problématiques liées à l’accessibilité numérique. C’est donc en tant que témoins concrets qu’ils sont allés animer cette conférence.

« Les conférences qui m’ont le plus marqué »

Nous laissons la parole à Yohan, qui nous partage les deux conférences qu’il a le plus appréciées lors de cet événement. Car, en plus d’être intervenus, Yohan et Justine ont eux-mêmes pu suivre les conférences et ateliers des autres intervenants.

Miguel Aubouy sur une scène à Web à Québec qui parle devant un public

La conférence de Miguel Aubouy : “la créativité comme science”

Miguel Aubouy a décomposé la créativité pour mieux comprendre comment elle se manifeste. Il nous a notamment partagé 6 principes fondamentaux qui permettent d’opérer la créativité :

  1. Faire de l’espace mental ” On ne peut être créatif si notre emploi du temps est totalement rempli”.
  2. Sortir de la routine ” la créativité arrive lorsqu’on fait autre chose ”.
  3. Rien n’est un déchet. Il a cité Twyla Tharp une chorégraphe américaine disant ”Everything is a material, everything is relevant, everything is potentially useful.” Il a ajouté : ”on les reconnaît les personnes créatives, elles sont incapables de jeter un bout de ficelle. On ne sait jamais ce qu’on pourrait en faire”.
  4. Pas d’approbation : “si vous faites quelque-chose de créatif, vous faites quelque chose de provocant, vous ne pouvez pas toujours espérer une approbation”.
  5. Ton rêve, rêve de toi : “un moment, vous allez essayer de vous juger, est-ce une bonne ou une mauvaise idée ?” “vous risquez de casser votre processus” “si cette idée revient le lendemain, elle vous hante, prêtez-y plus d’attention parce que c’est sûrement une idée créative qui cherche quelqu’un pour la réaliser”.
  6. Braconner le réel : “inspirez-vous de tout ce qui vous entoure”.

Il nous a partagé beaucoup d’autres réflexions inspirantes sur le sujet, comme le fait qu’il est possible d’entretenir sa créativité en étant curieux. Il rappelle également qu’être “curieux” ça n’est pas simplement aller à l’opéra. C’est plutôt s’intéresser à ce que les autres rejettent, ce qui leur semble futile, dénué de noblesse. Il conclut cette idée par : “allez dans l’underground”.

Pour aller plus loin sur le sujet, il a écrit un livre L’innovation comme science.

Eleni Beveratou sur une scène avec un micro

La conférence d’Eleni Beveratou : “ concevoir des typographies accessibles ”

Eleni Beveratou est Creative Director chez Dalton Maag. Elle nous a parlé de plusieurs sujets autour du dessin typographique, la partie qui m’a le plus marqué reste la partie concernant l’optimisation du dessin de lettre pour favoriser leur accessibilité.

Elle nous a partagé quelques conseils pour éviter la confusion qu’il est possible de faire entre certaines lettres :

  • Faire attention au dessin du haut des lettres. Idéalement, une typographie accessible devrait permettre sa lecture même en masquant la partie inférieure des lettres. On peut remarquer que certaines typographies ne le permettent pas, surtout avec les lettres : “a”, “q” et “g”.
  • Faire attention aux espaces blancs dans les lettres, plus ces espaces sont ouverts, moins il y a de risque de confondre ces lettres avec d’autres. Elle en profite pour faire une petite blague expliquant qu’Arial n’est pas le meilleur choix de font pour une lecture accessible.

Il est aussi possible d’ajuster les dessins des lettres pour éviter un effet flou sur les écrans (c’est ce qu’on appelle le “pixel perfect” dans le web).

Elle clôture sa conférence avec un dernier constat sur la quantité de fonts disponibles pour les différents langages qui n’est pas du tout équitable. En effet, aujourd’hui la majorité des fonts disponibles contiennent principalement des caractères latins plutôt que chinois ou devanagari (qui sont pourtant des langages beaucoup plus utilisés dans le monde).