Aller au contenu principal

Dessine moi un senior sur le Net

Dans la famille des idées reçues, voici celles sur les seniors et leurs usages numériques. Car en plus d’avoir la peau dure, ces clichés sont pléthoriques. De quoi nous inciter à creuser le sujet, pour prouver que ceux qu’on appelle seniors sont bien plus connectés qu’on le croit, avec des spécificités bien à eux.

Publié le 20 septembre 2021

En préambule, on pourrait vous dire que la notion même de senior est controversée, entre ceux qui entrent dans cette case mais ne s’y reconnaissent pas, et la définition officielle qui fixe à 50 ans le passage à la senioritude.

Nous avons donc étudié de près leurs usages (plus précisément ceux des jeunes retraités de 60 à 70 ans), missionné par un client pour lequel nous avons aussi mené des tests utilisateurs — mais ce sera l’objet d’un prochain billet !

> Pour parler comme un pro de l’UX, (re)lisez notre lexique spécial expérience utilisateur !  

L'usage du net par les seniors, au-delà des préjugés.

Des seniors connectés

Exit la fracture numérique pour les sexagénaires et septuagénaires, car ils utilisent quotidiennement les outils du Net. Leurs principaux usages ? En tête de liste : envoyer et recevoir des messages, puis rechercher des informations pratiques, et enfin mener des recherches documentaires — car les seniors aiment fureter sur le web, comparer, et lire les avis.

Leur device de prédilection : la tablette, plus que le smartphone ou l’ordinateur individuel. Et sur les réseaux sociaux ? Facebook est la plateforme qu’ils utilisent le plus (mais sur ordinateur cette fois-ci) pour les raisons déjà évoquées : garder le lien, s’informer et rebondir sur l’actualité.

Ainsi, pour ces internautes, le web est un espace social, amical, culturel pour rester en contact avec leurs proches parfois éloignés. Point important : le Net est un outil pratique avant toute chose. Aussi, les seniors n’ont que faire de la “modernité” (avec tout ce que ce que terme peut signifier, ou pas) d’une interface : ils veulent y trouver ce qu’ils y cherchent, notamment des informations en phase avec leurs pratiques sociales, éducatives et personnelles.

Des interfaces qui manquent d’accessibilité

Un point sur l’accessibilité web en préambule, qui vise donc à rendre le web accessible à tous les internautes, y compris en situation de handicap — moteur, cognitif, visuel, auditif. Par ailleurs, la notion même de handicap ou de “déficience” s’élargit à beaucoup plus d’internautes qu’on le pense, car qui peut se targuer d’avoir 10 à chaque œil ?

Pour autant, les interfaces accessibles ne sont pas légion sur les Internets, notamment du côté des services publics ou privés (administratifs, bancaires ou encore médicaux).

Bien qu’ils soient connectés, les seniors peuvent ainsi ne pas être utilisateurs de ces plateformes, pourtant essentielles, voire incontournables à l’heure de la digitalisation (pardon numérisation) des entreprises et des services cités ci-dessus. Il reste du pain sur la planche — et nous y travaillons !

“Silver surfer, moi ?”

C’est en substance ce que nous avons entendu lors de nos tests utilisateurs. Sans trop vous dévoiler la suite de ce sujet (qui fera l’objet d’un autre article), tous ne se reconnaissent pas dans les codes de communication qu’ils jugent clichés.

> En parlant de tests utilisateurs, savez-vous vraiment ce qu’ils sont, à quoi ils servent ? 

Des cheveux gris ? Pas forcément. Des chignons ? Non plus. Pour cause, les seniors regroupent les plus de 50 ans, entre les futurs retraités, les jeunes retraités et les retraités tout court. Bref, une grande famille d’internautes qui mérite qu’on les connaisse un peu mieux — par exemple au travers de tests utilisateurs et de personas UX.

On pourrait d’ailleurs extrapoler et dire que les clichés sur les seniors sont tout aussi répandus et tenaces que ceux… sur les jeunes. Un autre public méconnu des annonceurs de façon générale, comme nous avons pu le voir dans un précédent billet sur la banque et les jeunes.