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SLD #10 - L’interview de Jeanne Clais

SLD #10 - Jeanne Clais, lead UX Research @LunaWeb 

Pour ce nouvel épisode de Salut les Designers, nous partons à la rencontre de Jeanne Clais, UX Researcher. Son métier ? Accompagner les clients à concrétiser produits ou services en définissant des méthodologies de recherche utilisateur pertinentes pour atteindre leurs objectifs.

Publié le 26 novembre 2019

Amélie et Alizée avec Jeanne Clais chez LunaWeb dans nos bureaux Rennais

Jeanne Clais, responsable Ux Researcher chez LunaWeb, nous présente au travers de ce podcast son parcours, sa vision du métier et ses différentes méthodes d’explorations pour mieux connaitre les usagers sur des problématiques multiples et variées.

Bonne écoute !

Alizée Rault : Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Salut les designers. Le podcast design de l’agence LunaWeb, vous l’aurez reconnu ce n’est évidemment pas Guillaume qui vous parle. Je suis Alizée et je suis en compagnie de Amélie. Salut Amélie !

Amélie Poirier : Bonjour Alizée.

Alizée Rault  : Pour ce podcast exclusivement féminin. Nous avons le plaisir de retrouver Jeanne Clais, Ux Researcher chez LunaWeb. Salut Jeanne !

Jeanne Clais : Bonjour avant de commencer notre petite série de questions te concernant et concernant ton regard sur l’expérience utilisateur est ce que déjà tu pourrais te présenter stp.

Jeanne Clais : Absolument. Donc je … tu l’as déjà dit et je suis Jeanne je suis donc Ux Researcher à l’agence LunaWeb donc en charge de la recherche utilisateur à l’agence. Voilà;

Amélie Poirier : Qu’est ce qui t’avais amené à t’intéresser à l’UX.

Jeanne Clais  : Alors que j’ai commencé des études en architecture. En gros l’idée au début c’est que je souhaitais donc construire quelque chose autour de l’être humain. C’est un peu l’idée de départ. Très vite je me suis rendu compte que l’archi, les études archi ce n’était pas forcément possible pour moi. Donc je suis parti sur la psychologie alors bon j’étais amené à partir sur cette branche là. C’était super intéressant et on retrouvait vraiment cette idée donc de la connaissance de l’humain de l’homme de sa subjectivité etc.. Et parce que vraiment les choses. J’ai été amené super naturellement à ça en fait puisque tu te spécialise petit à petit dans tes études et je me suis spécialisé en psychologie du travail en psychologie du travail tu as l’ergonomie et donc dans ce champ de l’ergonomie t’as trois sous champs à savoir l’ergonomie organisationnelle. Donc c’est plutôt tout ce qui est dynamique de groupe leadership ou plutôt aménagement d’espaces de bureaux etc. pour faciliter la créativité tout ça tu as tout ce qui est plutôt ergonomie de la santé. Donc c’est vraiment l’étude des postes de travail donc pour diminuer les risques de troubles musculo squelettiques etc.. Donc c’est également l’aménagement de postes ou du moins la prévention des risques et toute la partie ergonomie cognitive ou là vraiment tu es sur l’étude de l’homme en interaction avec la machine donc IHM l’Interaction Homme Machine . En fait je me suis spécialisé donc en psychologie du travail et donc en ergonomie et en ergonomie il y avait du coup cette voie de la cognitive et du coup via l’intérêt pour cette voie. J’ai entendu parler du Web à Québec je sais plus au détour d’une conversation j’ai commencé à fouiner un peu les conférences qu’il y avait eu lors de cette édition là j’étais tombé sur différentes conférences abordant l’expérience utilisateur. Du coup j’ai commencé à m’y intéresser et à découvrir tout ce champ là.

Voilà en gros un petit peu l’idée. Ce qui est cool c’est que l’idée du début de construire quelque chose autour de l’humain je l’ai retrouvé très vite via cette voie là puisque car il y a la fois la connaissance de l’humain la bio et puis à la fois du coup tout ce qui est bon l’interface et la conception interface créativité etc..

« "L'idée au début c'était que je souhaitais construire quelque chose autour de l'être humain" »

Alizée Rault  : Du coup c’est quoi l’UX pour toi aujourd’hui ?

Jeanne Clais : Alors l’UX pour moi aujourd’hui c’est un peu une vaste question puisque il n’y a pas de consensus clairement sur cette définition là. Je vais te donner un peu moi la vision que j’ai de ça c’est que actuellement on est dans une société de l’expérience donc il faut qu’on puisse, on cherche à vivre de petites expériences au quotidien et puis pour nous et pour nos clients. L’idée c’est de pouvoir les accompagner à faire vivre du coup des petites expériences à leurs propres clients donc aux utilisateurs finaux. Mais au delà de ça vraiment en terme de discipline c’est un champ totalement pluridisciplinaire qui de jour en jour voit émerger de nouveaux métiers et de nouvelles compétences. Donc c’est un champ qui existe depuis très longtemps et à la fois qui est sans arrêt en mouvement et qui se redéfinit chaque jour. Donc voilà c’est totalement pluridisciplinaire.

Alizée Rault : Et quand tu dis on est dans un virage où la société est amenée à faire de plus en plus d’expérience utilisateur comme ça tu dis aussi que c’est quelque chose qui est là depuis un certain moment mais que ça se redéfinit. Du coup depuis quand à trouver vraiment ce marqueur que la société a pris ce virage là ?

Jeanne Clais : En fait depuis qu’on a beaucoup plus de choix par produit en soi il y a un peu l’idée de se dire qu’avant concevait des interfaces et on se disait OK bon on va former l’usager à l’utiliser dans le cadre du travail. C’est un peu ça l’idée c’était plutôt l’homme qui s’adapte au travail l’homme qui s’adapte à l’interface et donc aujourd’hui on n’est pas du tout dans ce cadre on n’est pas du tout dans cette dynamique là on est plutôt dans une dynamique où il y a tellement d’offres que dans tous les cas l’usager est si il est freiné dans son usage. Il va avant abandonner il va chercher à plutôt utiliser un autre produit ou du moins en tout cas cela va impacter totalement sa perception de la qualité du produit.

Amélie Poirier : Du coup tu disais qu’il travaillait chez LunaWeb ouais du coup t’as un profil d’UX Researcher plutôt en agence. Du coup est ce que tu pourrais nous dire un petit peu à quoi ressemble une journée type en agence ?

Jeanne Clais : Ok donc deux grandes dimensions dont mon activité j’ai une partie plutôt casquette du coût de développement du pôle du UX Research donc plutôt du coup une casquette de management et de développement de l’offre et puis une autre partie donc je fais partie intégrante des équipes lors de phases de recherche et plus globalement des projets avec nos clients. Donc sur la première partie mon rôle est donc de travailler principalement sur les offres que nous on déploie au quotidien et nos méthodes en général on faire une veille active et concevoir de nouvelles méthodes, se mettre à jour absolument des études qui peuvent être faites etc. Donc vraiment faire le lien entre tout ce qui est recherche littéraire, scientifique ce que font les autres que ce soit dans le monde entier ou voire en France et pas seulement en agence ça peut être également chez l’annonceur et plus généralement carrément sur du service de la bibliothèque. En d’autre chose que du digital. Donc voilà. Et puis du coup sur l’autre partie au sein des équipes projet ça va être de déployer toute la partie recherche utilisateurs. Donc accompagner un peu le client dans cette démarche là, lui faire comprendre un petit peu comment on va travailler ensemble cibler à chaque fois pour chaque méthode déployée vraiment qu’elle va en être la finalité. Quelles vont être les apports de la méthode. Et puis très vite modifier le protocole. Si on se rend compte que au vu du projet ou vu des résultats de la dernière méthode déployée clairement ce n’est pas pertinent de déployer par la suite telle autre méthode. Donc on va à chaque fois nous être plutôt garants de la fin de la rigueur méthodologique de ce que l’on déploie pendant les phases de recherche. Je parle de recherche utilisateur mais en soi ça englobe à la fois du coup toute la partie amont pendant l’immersion on va venir pendant tout projet échanger avec les équipes potentiellement les accompagner si on doit créer par exemple un atelier d’idéation on peut venir en renfort pour aider toute la partie un peu plus idéation. Les méthodes qu’il peut y avoir accélère la dynamique de groupe etc. ensuite. Et puis ensuite on revient pas mal sur la partie plutôt d’évaluation où là du coup on va faire tester les interfaces voir déployer d’autres méthodes visant à évaluer les interfaces des questionnaires UX des questionnaires d’utilisabilité voilà.

Alizée Rault : Et par rapport à toute cette démarche UX est ce que tu aurais des conseils pour la diffuser dans une équipe pluridisciplinaire auprès de partenaires, de clients. Justement pour leur insuffler un petit peu tout ça et avoir vraiment toute cette pédagogie autour de ça et qu’ils se mettent un petit peu aussi dans la même démarche ?

Jeanne Clais : Oui absolument. Au quotidien. En soit accompagner un client pour diffuser cette démarche consiste vraiment à le réorienter sur qui sont ses usagers et lui faire comprendre que nous ce que l’on va déployer ça va être cadré par un protocole mais pour autant qu’il va pouvoir un petit peu évoluer que ce n’est pas forcément évident d’avoir des retours directs de ses utilisateurs. Il faut aussi vraiment faire de la pédagogie là dessus auprès du client puisque oui ce n’est pas simplement un produit qu’on a développé pendant des années qui est vraiment notre bébé en tant que directeur de la boîte etc. ou directeur produit ce n’est pas évident de se faire entendre vraiment des retours direct du terrain.

Il y a toute cette phase là qui peut clairement créer des freins et des frustrations et puis nous qui peut carrément impacter notre relation avec le client. Déjà ça. Ensuite il y a vraiment sensibilisé le client sur les enjeux de chaque méthode que l’on peut déployer à un test utilisateur ça vise à évaluer l’utilisabilité. On ne va pas chercher à avoir des retours quantitatifs sur l’appréciation de l’offre etc. Vraiment l’objectif précis c’est évaluer l’utilisabilité, l’efficacité, efficience et satisfaction. Après évidemment on peut compléter avec d’autres méthodes qui vont pouvoir nous permettre d’avoir des retours sur d’autres dimensions voilà c’est tout ce travail là vraiment qu’il faut pouvoir travailler avec le client. Plus globalement je pense que dans tous les cas c’est plus facile de travailler avec des clients qui de base sont orientés et sont animés par l’intérêt de leurs utilisateurs et qui produisent, qui conçoivent leurs produits avec cette petite pensée en tête de se dire OK là clairement quand je vais moi concevoir mon produit ou du moins mon parcours de telle manière. C’est pour faciliter tel élément auprès de l’utilisateur donc c’est évidemment plus simple avec ces clients là. Malheureusement avec d’autres soit il faut y aller un petit peu au forcing c’est qu’à partir du moment où on restitue les tests qu’on fait une itération que le client se dit ah mais oui j’ai par la suite qu’il a des retours des usagers et plus globalement des retours directs etc du SAV et tout. Mais ça fait face à des moments clés de projets on s’en rend bien compte en compte quand au moment d’un projet en atelier on pose une question au client qu’en fait sur une partie du parcours il ne sait pas y répondre alors que nous c’est un trou parce que nous on a pas recueilli cette matière la sur le terrain et bah des fois ça fait tilt de dire mais ouai en fait je ne sais pas, je ne sais pas. Mon parcours ,ma vision utilisateur est totalement idéalisée. Effectivement ces retours permettent de se rendre compte que telle population va plutôt consulter le calendrier des vêlage dans les toilettes bref c’est du passé sur les projets.  Bref c’est des petites anecdotes comme ça qui sont sympas aussi.

« "Dans le cas où l'usager est freiné dans son usage, il va abandonner et va chercher à utiliser un autre produit ou du moins en tout cas cela va impacter totalement sa perception de la qualité du produit."  »

Amélie Poirier : Du coup on entend bien un peu les difficultés que tu peux rencontrer en tant que professionnel de l’UX et du coup une autre question pour toi qu’est ce qui fait un bon professionnel de l’UX. Ce que sous entend cette question c’est aujourd’hui si toi tu dois recruter quelqu’un qui doit travailler avec toi quelles qualités est ce que tu recherches chez lui.

Jeanne Clais : Absolument.  Selon moi les savoir-être et savoir faire essentiel d’un bon UX. Evidemment un UX ce n’est pas un profil type on le sait tous dans les études qu’on va entendre par UX, il y a les UX Designers, les UX Researcher et maintenant les UX Writer ect. Vraiment c’est un champ pluridisciplinaire et on est énormément de professionnels avec des compétences très variées qui participe à du créer une bonne expérience autour d’un produit ou d’un service. Pour la partie UX Researcher parce que que je ne prétends pas pouvoir parler au nom des autres métiers moi ce que je recherche est ce que je pense être essentiel chez un bon UX Researcher c’est évidemment de l’empathie plus plus cent mille parce que bon il faut pouvoir totalement rentrer en empathie et être en écoute active. Lorsque tu es dans des phases d’entretiens pendant des phases d’entretien il faut parfois pouvoir, ça va avec l’empathie mais toute l’histoire peut prendre des pincettes. Etudier un petit peu le contexte et réfléchir un peu aux impacts que vont pouvoir avoir de tels résultats. Toi quand tu vas annoncer un résultat à quelqu’un ou quand tu vas, il faut que j’essaye d’expliquer ça au plus simple quand tu vas poser une question à un usager la formulation de ta question. évidemment il faut limiter les billets, il y a toute la partie de la rigueur méthodologique mais au delà de ça il faut dire que des questions un peu abruptes peuvent très vite mettre en difficulté aussi le client et la marque pour laquelle tu travailles c’est vraiment en considération tout le contexte et prendre un petit peu des pincettes surtout tout ce que ça peut créer derrière, tout ce que ton action peut créer derrière. Voilà la rigueur méthodologique absolue. C’est super important. Ce qui différencie les UX Researcher des autres personnes actives dans ce domaine là c’est que oui il y a des kits de test d’utilisabilité, oui a plein de choses qui existent sur le marché mais en fait derrière c’est des années d’études c’est des connaissances totalement pluridisciplinaires sociales cognitives en neurosciences en clinique en psychanalyse on à  plein champ en psychologie. C’est de même pour tous ceux qui sont plutôt sociaux ethno ect. Donc c’est de se dire que en soi il n’y a pas des étapes très précises et on ne va pas dire OK pour faire pour être un bon UX Researcher il faut ça ça ça et voilà comment il faut que tu déploie les choses. Non ça va être de se dire ok dans ce cas présent ça fait appel à tel biais à telle notion en psycho à tel élément qui a déjà appris et bah le chercher et combine le aux autres notions auxquelles également ça te fait penser et essayer d’en faire quelque chose.

Donc voilà donc l’empathie la rigueur méthodologique la curiosité. Il faut creuser et surtout je pense qu’il faut réussir au quotidien à oublier un peu la fierté, oublier un petit peu l’image que tu peux donner à l’autre en termes d’expertise et te rendre novices sur chacun des projets et chacune des rencontres que tu fais en soi. Demain tu as bosser à fond ton projet sur une interface de e-santé sur les insuffisances respiratoires. Imaginons n’importe quelle pathologie tu l’as bosser à fond tu connais absolument tout ça mais toi demain quand tu vas voir ton usager et donc ton patient, évidemment tu vas lui dire « Oui je me pose cette question là mais je sais déjà. Ah oui oui » ou lui couper la parole en mode ben oui ça je sais déjà quoi. Il faut vraiment que tu te remette à chaque fois dans cette place de novice. Tu ne connais rien il ne faut pas avoir a priori tu as lu des trucs c’est du théorique ou t’as eu d’autres interviews qui m’alimente toi pour autant il faut toujours se mettre dans la peau de quelqu’un qui ne connaît pas le métier, qui ne connaît pas le métier de l’usager ne connaît pas sa pathologie, ne connaît pas son usage.

Alizée Rault : Finalement ce background là et les réponses qui vont être données tu en fais, tu modélisés un petit peu tout ça pour finalement apporter une réponse concrète.

Jeanne Clais : Oui c’est ça. Par la suite l’objectif absolu c’est de repasser du coup, imaginons on a déployé 12 interviews sur une cible particulière. Dans l’idée c’est de se dire OK on a un guide d’entretien on a posé les mêmes questions à tout le monde. Quelles sont les grandes thématiques qui reviennent? Comment classer ces thématiques voir en plus les occurrences et la balance qu’elles peuvent avoir. Il y a des gens qui peuvent être vachement plus expressifs sur certains thèmes. Et tu te dis oui « à la vache quand même sur soi cette partie là du parcours sur cette notion là précise, les gens sont super expressifs et très forts leurs retours sont très forts » c’est super important de prendre ça compte mais ce n’est qu’à la fin que tu fais l’analyse de tout ça et surtout ne pas partir sur le fait de dire OK. Les trois premiers les interviews ils ont dit ça prendre pour acquis. Mais ça fait partie de la rigueur. évidemment c’est hyper importantes et sinon l’écoute être écoute active j’en ai parlé et. Bon je pense qu’il faut être assez à l’aise à l’oral dans ses relations humaines. Je pense à la fois bien dans tes bottes. Et. Et puis heureux de rencontrer des gens en soit tu rencontres des gens au quotidien il vaut mieux qu’ils soient heureux de les rencontrer sinon ça va être un peu compliqué pour toi. Voilà ça c’est pour du qualitatif. Après il y a des gens qui font plutôt que du quantitatif mais je parle plutôt pour moi ce qui est vraiment le cœur de notre activité au quotidien.

Alizée Rault : OK. Est ce que par rapport à tout ça. De ton côté Est ce que tu as une démarche d’amélioration personnelle soit personnelle au sein de l’entreprise et quelle forme elle peut prendre une veille des ressources au quotidien un blog. Quelque chose que tu vas voir régulièrement ?

Jeanne Clais : En fait comme je vous l’ai dit nous dépend énormément de la veille au quotidien. Vraiment c’est quelque chose de super important. Donc avec Anthony au sein du pôle. On reçoit directement via Google Search etc. Des articles qui sortent et qui soient totalement très récents donc ils sont issus de ce sont des articles scientifiques qui sont sur des bases scientifiques et donc non on reçoit ça. C’est vraiment la principal on se base vraiment sur ça. Et puis ensuite ça va être toute une liste de veille sur des sites pas mal visionnés à savoir Norman Group dans tous les grands classiques Norman Group, le blog de Karine, Ergo, il y en a plein de différents et qui sont très accessibles.

Et puis et puis après ça va être aussi pas mal. Les offres qui sortent en fait les offres nouvelles solutions qui sortent à savoir des nouvelles solutions de captation, des nouvelles, des nouveaux kits de certaines méthodes, de choses comme qu’on va pouvoir aller fouiner, les cartes, les nouveaux biais et toutes les études qui sont faites sur les biais et les cartes qui peuvent être faits là dessus et qui peuvent du coup carrément aller au delà de nous notre exercice au sein du pôle UX Researcher certes mais qui peuvent vachement alimenter la passation entre UX Researcher et l’UX Designer voire carrément s’étendre à toute l’équipe pour faire de la pédagogie à toute l’équipe donc voilà en soi je n’ai pas un rituel très précis mis à part la réception dans mes boîtes mail des articles scientifiques mais le livre de chevet et les livres de chevet classiques du support aux méthodes.

Alizée Rault : Mais l’idée c’est vraiment une amélioration globale sur plein de sujets et tu n’as pas un sujet précis aujourd’hui envie de creuser ou autre. C’est vraiment sur l’ensemble de ton métier parce que …

Jeanne Clais : Actuellement, on sait globalement les méthodes que l’on déploient à l’agence, il y en a sur lesquels on ne s’aventure pas du tout. Evidemment c’est la priorité pour autant dans notre veille. Demain on a un besoin sur un projet particulier, bah nos méthodes on ne va pas les déployer forcément de la même manière et notre but c’est de faire quasiment se faire du sur-mesure à chaque fois. Donc oui on va s’alimenter de ça au quotidien.

« "Selon moi les savoir-être et savoir faire essentiel d'un bon UX. Evidemment un UX ce n'est pas un profil type" »

Amélie Poirier : Et justement tu nous parlais de kits que tu découvrais ou n’importe et par rapport à ces outils là. Est ce qu’il y a un atelier que tu pourrais nous conseiller ou que tu apprécie plus que les autres ou que tu utilises régulièrement ?

Jeanne Clais : Oui absolument. Moi ce qui me plaît le plus en terme d’atelier je pense que c’est justement les ateliers où on se retrouve avec les autres membres de l’équipe et les clients voire des usagers sur toute la partie parcours utilisateur. On est venu alimenter par la recherche utilisateurs toute la partie des personas. On a créé nos clusters de personas, on a fait des fiches synthèses et sur la base de ces personas qu’on a pu aussi un petit peu de challenger ou du moins pour créer l’engagement auprès du client. On lui demandait de choisir certaines verbatim parmi d’autres etc. On peut aussi créer de l’engagement auprès du client de la sorte par la suite on va partir plus tôt sur l’atelier des parcours et donc soit avec la vision très macro à savoir donc l’expérience map soit du coup un petit peu plus précise vraiment les parcours usagers sur l’interface des instants T de l’interface et donc je trouve que c’est les plus intéressants parce qu’ils sont pour le coup pluridisciplinaires qu’on apprend autant de l’apport que vont nous apporter les clients ça va les questionner. Il y a une vraie synergie dans cet atelier et qui est vraiment le socle de ce que nous on va déployer par la suite donc ça permet de l’impact. Ces parcours ont évidemment de l’impact c’est le coeur du projet en soi. C’est la suite. C’est ce qui va vraiment être à l’initiative de la suite de la conception et en plus ça en va jusqu’aux tests utilisateurs puisque, bon on va se baser sur ces scénarios là et nous ça nous permet en amont d’avoir un retour précis de contexte d’usages, de petits scénarios et donc des parcours qu’on va pouvoir les penser et les optimiser avec les usagers et les clients. Et sinon. Un outil si j’utilise régulièrement et que l’on utilise à l’agence c’est le timer de Gianni Polito qui est donc un designer et donc qui a créé un petit timer accessible via un simple lien qui est super visuel et super agréable à utiliser pour les ateliers donc vous avez directement sur l’écran en projection un timer classique, comme quand tu cuis tes oeufs et puis tu as le gros cadran rouge puis une petite sonnette à la fin. et comme le temps c’est important lors des ateliers c’est vrai que… J’adore le faire du coup tant qu’à faire merci Gianni!

Alizée Rault : Une question peut être un peu plus difficile. C’est quoi pour toi l’UX de demain ?

Jeanne Clais : Pour moi l’UX de demain, en fait je me dis qu’on pourrait se dire on pourrait imaginer un petit peu que l’UX de demain c’est un UX qui se tourne à fond sur la technologie avec tout ce qui nous arrive à savoir évidemment l’intelligence artificielle, ces grandes technologies dont on parle beaucoup mais je me dis qu’en fait est ce que l’UX de demain ce n’est pas une UX rétro où on se retrouve en mode avec des petites expériences à l’ancienne que vivaient nos grands parents.

On voit bien des fois un peu le renouveau de certains outils d’antan du genre la petite cassette audio que tu fais mais dans ton autoradio branché à voit clairement ça pose question quand même. Toutes ces petites choses là un peu il y a beaucoup de travail autour de la communication avec les grands parents, la Love boc. Du coup la Love box c’est une petite boîte qui permet de communiquer avec tes grands parents ou en gros c’est leur cible principale et puis ils l’utilisent aussi beaucoup sur la partie Saint-Valentin, fête des mères et en fait envoie un petit message sur ton téléphone portable ça l’envoie et du coup sur cette petite box en bois qui est très mignonne avec un petit couvercle et un petit coeur devant donc dès que ta grand mère reçoit un doux petits messages de la part de sa petite fille le petit coeur se met à tourner et tu ouvres le couvercle de la boîte et là le petit message « coucou mamie bonne journée.  »

Evidemment tu te dis ce que tu veux ta grand mère donc quand elle le referme elle a la possibilité de tourner le petit coeur donc toi ça te renvoie des coeurs.

Et puis t’as via l’interface tu sais quand est ce qu’elle l’a reçu. Puis lu donc  voilà c’est te dire OK comment demain on peut soit repartir sur des trucs vraiment basiques ou du moins répondre le plus simplement possible aux besoins primaires. C’est vrai, communiquer avec tes grands parents. Ben oui c’est un besoin et il y a plein de contraintes technologiques parce qu’on n’a pas le même niveau d’expertise. Comment solutionner ça et peut être que c’est en passer par là où on passer par des impressions de photos sous forme de petits journaux qui leur sont envoyés au quotidien des choses assez simples et ça fait le lien entre nous l’interface et le papier et avec cet aspect un petit rétro.

Alizée Rault : Il y a justement sur les photos un boite qui existe aussi comme ça qui existe pour imprimer une photo tous x jours ou semaines, pour venir découvrir une photo imprimée. Oui oui j’ai eu connaissance de ça la dernière fois.

Jeanne Clais : C’est de manière aléatoire. C’est Carine Lallemand qui en parlait en exemple je crois, c’est que ça rentre complètement dans ce contexte de côté un peu rétro où on revient un peu en arrière mais finalement on vit l’expérience différemment. Actuellement, on n’a pas de patience, on veut tout instantanément de se dire que peut être que quelque chose de mémorable pour nous ça va être quelque chose qui va nous pousser comme ça des éléments de surprise à une attente. Je pense que oui effectivement c’est une question difficile. Moi je crois autant à la facilitation par la technologie qu’au retour complètement rétro sur certains trucs et évidemment le l’UX de demain c’est totalement pluridisciplinaire et plus on cherchera à silo ou du moins à cumuler des casquettes moins on partagera et moins on pourra s’enrichir des connaissances des compétences et des regards des autres. Voilà pour moi ce n’est pas ça parce que je pourrais répondre à ce que ce n’est pas !

Alizée Rault : C’est très bien !Amélie : Jeanne on arrive déjà à la fin de l’interview avec la dernière question qui est un peu la question bonus en te demandant qu’est ce qui t’a un peu plus bluffer dernièrement dans ton environnement professionnel.

Jeanne Clais : Qu’est ce qui m’a bluffé? Je pense que ce qui m’a bluffé c’était cette interview dans le SAS en haut des escaliers entouré de cartons. et petits ballotins de papier coupé. Je pense que c’est ça. En fait mais en vrai il sait s’adapter faire des interviews complètement en se réapproprient le contexte et on trouve des solutions.

Alizée Rault : Oui nous ne sommes pas pour info dans un superbe petit bureau mais on s’adapte

Jeanne Clais : Pour cause de travaux à l’extérieur voilà donc ce qui m’a bluffé ? Qu’est ce qui m’a bluffé. Je pense que ce qui me bluffe au quotidien c’est qu’en tant que chef de projet arrive … quelques membres de l’équipe que ce soit arrivent à avoir à faire des retours très spontanés aux clients sur justement des parties de méthodologie à savoir ah bah non ça on ne peut pas le faire parce qu’on a pas assez d’usagers ou pour telle cible ou non ce n’est pas une méthode qui est adaptée fin en soi vraiment au quotidien ce qui me bluffe c’est cette prise de conscience sur la montée en compétences de chacun sur toute la partie qui est propre à l’UX Researcher.

Amélie Poirier :  C’est un choix sensibilité qu’on peut avoir par rapport à tout.

Jeanne Clais : Vraiment je pense que cette ça les petits éléments de bluff que je peux avoir. Et puis évidemment c’est un échange totalement… ça va dans les deux sens c’est bidirectionnel, nous aussi on à se nourrir de vous votre travail et du travail de toute l’équipe. Mais ce qui me bluffe c’est quand il un petit moment de « ah bah non ça on ne peut pas le faire parce que ceci ou cela cela ou Oui on peut le faire parce que c’est cela ou ça ça fait appel à telle dimension ». Voilà qui fait plaisir ce dire que l’équipe est curieuse s’informe et apprend aussi au fil du temps sur toutes ces dimensions de la connaissance de l’humain.

Jeanne Clais : Génial merci en tout cas de t’être prêter au jeu c’est à vous c’était chouette d’échanger ensemble sur ces questions parce que je qu’il à beaucoup de choses à dire dans tous les cas.

Alizée Rault : Oui tout à fait.

Amélie Poirier  : Bon on va se retrouver pour de nouvelles aventures sur le podcast de Salut les designs. Et puis à très bientôt !

Alizée Rault : A bientôt !