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L'idéation au service de l'éco-conception #2 : Le Design Studio

À travers cette série d’articles, nous vous invitons à la découverte de méthodes d’idéation qui seront des alliés sur la voie de la sobriété numérique.

Publié le 15 décembre 2021 par Damien Legendre

Qu’est-ce que le Design Studio ?

Vous avez peut-être déjà croisé cette méthode sous le terme de charette ou encore de six-to-one. Et si vous ne l’avez pas encore pratiquée, ça n’est vraiment pas grave du tout, puisque je vais tout vous expliquer dans cet article. Le Design Studio est une méthode d’idéation collaborative où chacun peut exprimer concrètement ses idées. À partir de croquis, les participants pourront mettre en image le concept d’interface qu’ils idéalisent avant de le partager aux autres membres de l’atelier.

L’objectif de cette méthode : générer un maximum d’idées afin de converger vers un concept final sur la base des réactions de l’ensemble des participants à l’atelier.

La méthode du design Studio est fréquemment utilisée lors de nos ateliers d'idéation
La méthode du design Studio est fréquemment utilisée lors de nos ateliers d'idéation

Pour y voir bien plus clair, voilà comment se déroule un atelier Design Studio avec nos UX Designers et UX Researchers :

  1. Définition de la problématique (ou kick-off) : Pas de solution sans problème n’est-ce pas ? La base de cet atelier consiste à définir ensemble la section de l’interface qui mérite un travail. Peu importe qu’il s’agisse d’une création pure ou d’une refonte, définissez le périmètre du travail de l’atelier et allouez-y le temps qui vous paraît adapté. Choisissez un ou plusieurs écrans liés, re-formulez la problématique identifiée ensemble et lancez l’atelier.
  2. Réalisations individuelles ou en petits groupes : Chaque groupe va désormais s’attaquer à la conception, armé de crayons et de feuilles de papier. Nul besoin d’être grand dessinateur, des formes simples et un peu de texte font très bien l’affaire. L’objectif est de poser ses idées simplement et rapidement. Au besoin, faites des exercices de chauffe avant l’atelier. Les icebreakers (jeux pour briser la glace) peuvent servir à ça.
  3. Pitch des concepts avec tous les participants : À la fin du temps imparti, chaque groupe de concepteurs se succèdera devant les autres participants afin de pitcher (présenter) ses idées, exprimer les problèmes rencontrés, les questions soulevées, ses certitudes comme ses doutes. Les autres groupes pourront alors réagir à la fin de chaque présentation. Évidemment cette phase de l’exercice nécessite de la bienveillance, de l’écoute et de la construction dans la critique. Il est important de rappeler cela aux participants en début de séance.
  4. Identification des consensus : Ensuite, chacun aura en sa possession plusieurs gommettes (par exemple) à apposer sur les points clefs des interfaces (tous groupes confondus) qu’il trouve les plus convaincantes et/ou cruciales.

Co-réalisation du concept final : À partir des axes forts identifiés dans la phase précédente, le groupe va, collectivement cette fois, concevoir une interface commune dont l’objectif est évidemment de répondre à la problématique initiale.

Le Design Studio permet à chaque participant de poser concrètement ses idées
Le Design Studio permet à chaque participant de poser concrètement ses idées

Mais quel rapport avec l’éco-conception ?

Cet exercice est de base, une méthode permettant de trier les idées pour n’en garder que les plus approuvées par l’équipe de conception. En forçant un peu la démarche, il est possible de limiter le nombre de gommettes et donc de votes de chaque participant pour réduire leur sélection à ce qui est crucial. On se rapproche ici de ce que l’on peut voir lorsque l’on travaille sur un MVP (Minimum Viable Product) et où chaque composant de l’interface à un coût en termes de conception et de développement.

Ce coût environnemental implique de mettre en place une logique frustrante, mais justifiée de limitation des votes à ce qui est essentiel. L’interface finale contiendra certainement moins d’éléments mais se concentrera sur le principal. Nul doute que les utilisateurs apprécieront également une interface épurée et directe, affranchie du paradoxe du choix. Dans ce cas de figure, il est intéressant d’avoir parmi les participants plusieurs profils de développeurs qui comprendront l’impact des choix en termes de ressource.

Simplifier, la clef de l’éco-conception

Pas de doute, si vous visez l’éco-conception, au milieu des bonnes pratiques de design et de développement web, c’est la quête de la simplification qu’il vous faudra mener. Vous la connaissez celle-ci : “Le meilleur déchet, c’est celui que l’on ne produit pas”. Ne serait-ce pas la même chose au sujet des fonctionnalités inutiles ?

À vous de jouer et tentez de mettre en place cette méthode pour amorcer vos projets web. Voyez ce qu’il en ressort et comment limiter vos choix pour ne garder que ce qui est au cœur de votre service web.

Rédigé par

Damien Legendre
Lead UX / UI Designer

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