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On vous dit tout sur... la curation

Publié le 27 mai 2011

Vous l'avez sous doute vu passer ces derniers mois, la curation et ses "curators" ont fait le buzz sur la toile. C'est un peu moins le cas aujourd'hui, et après les premières semaines d'emballement (fin 2010, début 2011), le phénomène retombe un peu ; l'occasion de revenir dessus avec un peu de recul.

Et pour cause, beaucoup d'outils on vu très rapidement le jour, et certains blogueurs ont décidé de fermer leur blog pour devenir "curateur", d'autres ont très fortement pris position contre cette nouvelle tendance du web.

Pour autant, la curation n'est pas une pratique si nouvelle que ça :

  • ce mot et ce métier existent depuis longtemps (en dehors du web),
  • ses principes sont en réalité appliqués sur le Net depuis belle lurette.

Curation : des origines au web

Un peu d'histoire tout d'abord ! Le "curator" est un mot anglais qui désigne le métier de commissaire d'exposition.

Grosso modo, le job de ce commissaire consiste à sélectionner les œuvres qui seront exposées lors de manifestations culturelles et artistiques. C'est donc lui qui décide des œuvres qui seront présentées et de celles qui ne le seront pas.

Appliqué au web, le curateur est une personne, souvent passionnée par son sujet, qui sélectionne les contenus qu'elle juge pertinents sur son thème de prédilection, et les partage sur la webosphère (et potentiellement avec les internautes qui auront les mêmes centres d'intérêt).

Notez que nous avons conservé le mot anglais, qui oscille entre sa version originale (curator) et française (curateur), et qui peut laisser place à un tas de jeux de mots très sympathiques. Ceci dit, être "commissaire d'exposition du web", ça claque beaucoup moins, et je pense qu'on ne se serait pas autant bousculé au portillon !

Les outils de curation

Le nombre d'outils (proclamés ou réellement) de curation sont proportionnels au buzz et à l'emballement du web. On a tout à coup découvert une multitude d'outils plus ou moins évolués, et gratuits dans la grande majorité des cas.

Ces outils sont globalement différents et ne proposent pas tout à fait les mêmes fonctionnalités, même si le principe reste le même : à partir de flux d'informations (personnalisés ou imposés) on sélectionnera des contenus qu'on diffusera publiquement sur internet, si possible quotidiennement.

Parmi tous ces outils, Scoop.it est un des plus intéressant, parce-qu'il est simple à utiliser et qu'il rassemble des fonctionnalités complètes. Et, hasard, c'est une entreprise française, Goojet, qui en est à l'origine.

Scoop.it permet notamment :

  • De paramétrer des recherches personnalisées sur le web et d'ajouter des flux RSS ;
  • De supprimer des contenus ou des sources d'informations issues de ces recherches ;
  • De personnaliser les contenus sélectionnés (images, textes) ;
  • De créer plusieurs pages thématiques (topics) ;
  • D'accéder à des statistiques de visites ;
  • De s'abonner à d'autres "topics" et de les suivre via un flux RSS ;
  • De partager ses contenus sur les réseaux sociaux.

Seul hic, Scoop.it est en version beta en accès restreint, il faut donc attendre que sa demande soit validée avant de pouvoir le tester.

Si vous êtes intéressé par le sujet, vous pourrez consulter une liste de 20 plateformes de curation proposée par CaddeRéputation.

Pour conclure : et après ?

Je l'écrivais en intro, la curation, ou le "content curator" (si on veut se la jouer un peu en société), n'est pas une pratique nouvelle. Principalement parce que nous curationnons tous (ou presque) sur la toile : nous sélectionnons des contenus sur nos sujets de prédilection, que nous rediffusons et partageons sur Twitter, sur Facebook (avec le bouton Like notamment) ou encore sur Delicious.

A mon sens, seuls les outils ont évolué : on peut aujourd’hui être un curator méga-tendance en trois clics grâce à des outils comme Scoop.it.

Ceci dit, les usages sur le Net évoluent : nous nous dirigeons de plus en plus vers un web malléable, que nous façonnons à notre image et dans lequel nous créons des mini-univers personnels. On s'approprie des contenus, on les imbrique et on les partage avec ceux qui croisent notre route. Parfois au détriment du droit d'auteur, qui reste flou et qui a surtout du mal à suivre l'évolution très rapide du grand Internet.

Car il y a quelques années, on pouvait bloguer tranquillement, sans être forcément réactif, et parfois pour ne rien créer du tout (seulement relayer des informations sans y ajouter une touche personnelle).

L'émergence d'outils comme Twitter a permis de faire le tri dans ces relais d'information sans valeur ajoutée : on peut y transmettre en deux temps trois mouvements une info qui nous intéresse, et garder son blog pour traiter des sujets de fond.

La curation s’inscrit dans la droite ligne de cette tendance, et se situe entre le bon vieux blog et les 140 caractères de Twitter : on sélectionne des contenus, qu'on peut joliment présenter et commenter.

La curation, et après ? Pour être franc, je pense qu'il ne s'agit que d'un "buzzword" qu'on se lassera d'entendre, mais dont les usages, déjà en route avant la folie de la curation, resteront.