Mythologie du test utilisateur
L’objectif limpide du test utilisateur est de faire passer un dispositif web à la moulinette par un panel d’êtres humains afin de l’évaluer et l’améliorer, avant d’en présenter la version finale au reste du monde. En même temps, dans un coin de la pièce, tapi dans l’ombre, un professionnel observera la scène pour tirer la substantifique moelle de l’exercice en identifiant précisément les points sur lesquels travailler.
Publié le 08 avril 2018
Le test utilisateur est donc un outil précieux de la conception web et Jim Ross, architecte UX pour Infragistics, s’étonne d’autant plus qu’il fasse toujours l’objet de mythes alors même qu’il est si répandu et devrait donc n’avoir plus aucun secret pour personne.
Le mieux n’est pas toujours l’ennemi du bien
Aux yeux du non initié, le test utilisateur semble bien moins mystérieux que d’autres volets du design UX. On a un utilisateur, on a un dispositif web, le premier test le deuxième… Et voilà (à prononcer avec un accent d’Oxford) !
En réalité, c’est presque aussi simple que ça en a l’air mais le test utilisateur demande tout de même une certaine préparation. Pour un test bien réalisé et surtout exploité de manière optimale, l’expérience et la pratique sont de précieux atouts. Car ce n’est pas l’utilisateur qui va transmettre sa liste de courses au concepteur mais le professionnel qui, fort de son analyse et de son expertise, va créer la to-do list de son équipe à partir du parcours de l’utilisateur.
Bien sûr, un test n’est pas suffisant pour récolter toutes les informations qu’on cherche à avoir sur les futurs utilisateurs d’un dispositif web. Si on peut faire tester un design adaptatif sur un téléphone, on n’ira probablement pas jusqu’à plâtrer le bras droit de l’utilisateur tout en l’observant naviguer sur un site web debout dans un bus conduit par un chauffeur un peu brusque.
Il faudra donc faire d’autres types de recherches pour atteindre l’objectif de le connaître par cœur pour combler toutes ses attentes digitales.
Test utilisateur, mode d’emploi
Premier ingrédient : l’utilisateur. Pour bien doser leur nombre, il va falloir l’adapter à un objectif. Pas de recette toute faite, on parle de 5 ou 6 utilisateurs pour tester un dispositif web dans un processus itératif mais ça peut être plus quand il s’agit d’obtenir des données chiffrées. Dans son article, Jim Ross note qu’il est surtout essentiel que les participants ne soient pas hyper rodés à l’exercice, sans quoi ils ne pourront donner ce qu’on attend d’eux.
Deuxième ingrédient : le test. L’erreur à éviter ? Vouloir répondre à toutes les questions possibles et imaginables par le biais d’un seul test. Imaginez un coureur qui souhaite connaître sa VMA pour caler ses futurs entraînements. En profitera-t-il pour évaluer sa vitesse, son endurance et ses performances au triple saut ?
Si un test comparatif de différentes versions de votre futur site web se révèle indispensable, mieux vaut se cantonner à deux versions plutôt que dix, l’utilisateur y perdrait son temps mais également sa brillante capacité à offrir aux professionnels les réponses qu’ils appellent de leurs voeux.
Voilà, vous avez un test, vous avez un utilisateur. Il vous faut une boîte ! Ah non, la boîte vous servira en fait pour un autre genre de test. Un pièce simplement meublée suffira pour celui-ci et vous y mettrez l’utilisateur dans des conditions normales d’utilisation. 23 degrés, un café et un petit coussin pour caler le dos…
Enfin, il n’est pas inutile de le rappeler, le test utilisateur n’est pas un test pour vérifier que le dispositif web est conforme aux attentes d’un client, mais c’est en faisant de ce dispositif la source d’une expérience positive pour l’utilisateur qu’il devient l’outil performant attendu. Pour le bonheur de tous !